Black Sabbath - Sabbath Bloody Sabbath (1973)

Pistes:

1. Sabbath Bloody Sabbath
2. National Acrobat
3. Fluff
4. Sabbra Cadabra
5. Killing Yourself to Live
6. Who Are You?
7. Spiral Architect
8. Looking for Today




Musiciens:

Ozzy Osbourne (chant) - Tony Iommi (guitare) - Geezer Butler (basse) - Bill Ward (batterie) - Rick Wakeman (claviers)

Critique:

Improbable cinquième album des mystiques Black Sabbath, Sabbath Bloody Sabbath est un disque anthologique, décalé, superbe, apocalyptique, crépusculaire, beau à en crever, noir à en pleurer, déroutant à se perdre.

En 1973, la machine Sabbath est déjà forte d'un succès impressionnant, même si le groupe est parfois boudé et souvent critiqué par une presse un peu trop prude pour ces cowboys malsains et drogués des temps modernes.

Chaque album de la discographie du Sabbath Noir est une pièce unique, mais Sabbath Bloody Sabbath est certainement l'un des disques les plus en marge. Plus complexe, cet opus privilégie la musique, les mélodies, avec une approche plus éclectique et expérimentale. Et l'intégration, dans le groupe, de l'extraordinaire clavier de Yes, Rick Wakeman, n'y est assurément pas étranger. Un premier balayage rapide de l'album et le constat saute à la gueule : du métal plus mélodique, progressif, un mix de guitare électrique et acoustique, une véritable présence du clavierÂ… les influences de Yes sont effectivement présentes et décernables, sans même savoir que Wakeman est derrière le clavier.

Les riffs en fusion de Tommy Iommi sont toujours en place (« A National Acrobat », « Sabbath Bloody Sabbath », « Killing Yourself To Live »), la voix démoniaque d'Ozzy Osbourne prolifère toujours ses paroles apocalyptiques (« The execution of your mindÂ… »). Les morceaux sont découpés entre hard rock « Sabbathesque » et envolées mélodiques, breaks, solos à rallonges et autres jams (« Sabra Cadabra », « Killing Yourself To Live »…). Certains lui reprocheront d'être le moins « Sabbathesque » de la discographie du groupeÂ… peut-être, mais Sabbath Bloody Sabbath reste un pur délire musical déroutant et envoûtant.

Jean Jean