Pearl Jam - Gigaton (2020)
Pistes :
01. Who Ever Said
02. Superblood Wolfmoon
03. Dance Of The Clairvoyants
04. Quick Escape
05. Alright
06. Seven O’Clock
07. Never Destination
08. Take The Long Way
09. Buckle Up
10. Come Then Goes
11. Retrograde
12. River Cross
Musiciens :
Eddie Vedder (chant, guitare) - Mike Mc Cready (guitare) - Stone Gossard (guitare) - Jeff Ament (basse) - Matt Cameron (batterie)
Chronique :
En pleine période trouble, presque surréaliste, Pearl Jam sort son premier album depuis 2013 et Lightning Bolt. Et pourtant, il est bien question de crise ici mais plutôt liée aux angoisses climatiques. Un sujet en chasse un autre direz-vous ?
Sept ans donc que Pearl Jam n’avait pas sorti le moindre album. Autant dire que Gigaton était ardemment attendu par les fans du groupe. Premier single livré quelques semaines en avance, « Dance Of The Clairvoyants » introduisait des sons jamais entendus dans la bande d’Eddie Vedder. Basse massive à la Pixies, guitare au groove saccadé et surtout nappes synthétiques. Pearl Jam dérape mais ne déraille pas, Vedder est dans une forme vocale exceptionnelle. Déroutant mais intéressant, cette première tranche donnait envie de dévorer le reste…
Le premier carré est instinctif, urgent et absolument frénétique. « Who Ever Said » met immédiatement le pied au plancher avant d’enchaîner sans transition sur une flambée rock tout aussi corrosive et libératrice. Plus instinctif que prodigieux, ce titre plutôt bestial maintient sous tension avant l’excellent « Dance Of The Clairvoyants ». Pour achever cette première déferlante, « Quick Escape » joue les troubles fêtes sur son mid-tempo enivrant. Bref, Gigaton lance parfaitement les hostilités. Et Vedder confirme ses performances dantesques !
Malheureusement et de façon absolument incompréhensible, le château de carte s’écroule, effroyablement, sans prévenir. Ce début d’album teigneux laisse place à toute une floppée de chansons presque plus emmerdantes les unes que les autres. Pearl Jam s’embarque dans une courbe sinusoïdale entre les ballades fadasses (« Alright », « Buckle Up », « Comes Then Goes ») qui ne tiennent jamais la comparaison avec les productions solos de Vedder et quelques brûlots perdus et d’un classicisme affligeant (« Never Destination »).
Pourquoi Pearl Jam n’a pas plus exploité sa collaboration nouvelle avec Josh Evans en lieu et place de Brendan O’Brien ? Pourquoi n’a-t-il pas été au bout de ses expérimentations dans l’esprit de « Dance Of The Clairvoyants » ? Si le groupe assume le côté foutraque et versatile de l’album, il en résulte malheureusement un album bancal et très inégal.
Note : 3 /5
Jean