Buckethead - Population Override (2004)

Pistes :

1. Unrestrained Growth
2. Too Many Humans
3. Population Override
4. Humans Vanish
5. Cruel Reality of Nature
6. Day Will Come
7. Earth Heals Herself
8. Clones
9. Super Human
10. ...


Musiciens :

Buckethead (guitare, basse) - Pinchface (batteur) - Travis Dickerson (claviers)

Critique :

Personnage étrange, parmi les étranges... Avec Buckethead, on peut s'attendre à tout. Guitariste surdoué encore méconnu, un peu popularisé grâce à sa participation dans Guns' N' Roses, face de robot couverte d'un sot de KFC, Buckethead est un expérimentateur sans limite. Pas un de ses albums ne se ressemble réellement. Cependant, en fil conducteur de sa discographie, on retrouve quelques courant musicaux incontournables. Le métal, le funk et l'atmosphérique. Dans Monsters & Robots, chroniqué également sur le site, Buckethead balançait sans concession un douzaine de titres barrés, aux rythmes destroy et aux parties solistes d'illuminé!

Soyons vite très clair et direct, Population Override est un album d'exception, une claque monumentale, qui prend une dimension cosmique au fil des écoutes! S'il n'est pas qualifié ici d'Incontournable, c'est uniquement pour son actuelle faible influence historique, c'est tout! Pour le reste c'est magique! On dit de cet album que c'est l'un des plus abordables du guitariste... c'est assez vrai. C'est surtout que Buckethead a voulu donné une orientation très planante, une sorte de concentré de mélodies Floydiennes, même si l'on retrouve quelques morceaux plus dynamiques. Buckethead est accompagné de deux musiciens (pas plus!!), un batteur, Pinchface, et un claviers, Travis Dickerson. Les parties de guitare et de basse sont assurées par Buckethead. Le sentiment général de cet album, c'est qu'il est résolument orienté vers le feeling et la perfection.

Le feeling? Ah oui, quand on entend ce trio qui démarre, les paroles et autres partitions ne servent à rien, ils ont, tous les trois, trouvé un équilibre divin qui allie plaisir, découverte et émotion (sans limite!). Perfection? Oui aussi! Les compositions sont longues et extrêmement variées. décomposées en plusieurs parties. Les morceaux changent du tout au tout en quelques secondes, mais avec une aptitude à la transition qui laisse pantois. On ne le sens pas venir tellement ces évolutions sont naturelles, toujours justes et... tout simplement génial! D'ailleurs, les moindres petites parties de guitares, le touché, les riffs, tout y est ajusté. Peu d'effets pyrotechniques, mais une précision diabolique!

Après un titre introductif, "Unrestrained Growth", plutĂ´t funky (pédale wah wah en rythmique...), déjà excellent, la transition se fait sur "Too Many Humans", un autre des sommets de cet album. Roger Waters peut tendre l'oreille sur cette intro mélodique à tomber par terre, sans compter sur les multiples évolutions, qui finissent presque devenir insoutenables tellement elles sont chargées d'émotion! C'est immense! D'ailleurs, Buckethead réitèrera l'effort un peu plus loin avec "Earth Heals Herself".

Le titre éponyme, "Population Override", est LE titre funk de l'album. Intro à coups d'Orgue Hammond, Buckethead envoie directement quelques riffs et autres rythmiques funky, puis le Rhodes enchaîne avec ce son magique qu'on lui connaît (le clavier lâchera d'ailleurs un petit solo de Rhodes un peu plus loin). A écouter à volume maximum, ce morceau est une tuerie!

"Day Will Come" et "Clones" ont une première partie plus orientée métal, plus agressif, plus pesant dans l'ambiance, mais enchaînent différents changement pour finir en apothéose, tous les deux!

Population Override est certainement l'un des plus grands albums instrumentaux de ces 25 dernières années. Buckethead compose avec une finesse et une créativité sans limite. Un grand album!

Jean Jean