Girls Names - Clous Brest - 18.11.2015 (2015)

Crédit photo :

© Jean Jean

Date et lieu :

Salle du CLOUS, Brest – 18 novembre 2015

Live report :

Girls Names, groupe de post punk aux émanations cold wave natif de Belfast, vient de sortir un troisième album fichtrement réussi. Une expédition française les a heureusement échoués en pointe Finistère pour une date ultime de leur tournée. Plus de 200 personnes ont envahi la salle du CLOUS (!) de l’université de Brest… une foule inespérée d’après les organisateurs qui comptent habituellement quelques dizaines d’étudiants curieux ou paumés par événement. La venue des Irlandais a donc dû dépasser les réseaux inter-étudiants au vu des profils bigarrés, du jeune cadre dynamique speedé, de l’employé modèle (ou pas), du bon père de famille (ou pas), de l’instit’ bohème, de l’érudit et du pointu, du pré-retraité et quelques étudiants qui passaient dans le coin.

Bien-sûr, quelques jours après les terribles attentats parisiens, le retour dans les salles était comme salvateur, comme un acte puissant d’émancipation de cette psychose. Seule ombre non négligeable au tableau : une, euh comment dit-on, buvette ?... sans alcool ! Un concert sans bière, c’est comme un kiné sans main, ça marche moins bien. Bref, à tout problème sa solution mais là n’est pas l’important.

Les curieux qui ont (dans le pire des cas) payé 3€ n’ont pas fait le déplacement pour rien. Le quatuor va livrer un set intense dont plus de la moitié des morceaux joués est issue d’Arms Around A Vision. Si l’atmosphère musicale de ce rock hérité des Joy Division et des Cure n’est pas toujours des plus chaleureuses, l’histoire montre ce soir que rien n’est figé. Au contraire, Girls Names va électriser la salle durant une bonne heure et demi, jouant son rock à guitares nerveuses, à basse vrombissante, à batterie métronomique et à claviers intelligemment exploités. La foule est libérée, les applaudissements sincères, le groupe est galvanisé. Souvent, la basse énorme de Claire Miskimmin canarde des lignes corpulentes, socle solide qui supporte les ambiances à haute tension, les passages hypnotiques et le rock bruitiste. Indéniablement, avec les moyens du bord et des étudiants aux manettes, des lumières minimalistes mais pas minables, Girls Names aura séduit, conquis même… avec une armada de titres assez dantesques dont « An Artificial Spring » et « Desire Oscillations » en tête. Ce soir, nous avons peut-être dansé avec le Démon… mais que c’était bon.

Jean Jean