Muse - The 2nd Law (2012)
Pistes :
1. Supremacy
2. Madness
3. Panic Station
4. Survival (Prelude)
5. Survival
6. Follow Me
7. Animals
8. Explorers
9. Big Freeze
10. Save Me
11. Liquid State
12. The 2nd Law: Unsustainable
13. The 2nd Law: Isolated System
Musiciens :
Matthew Bellamy (claviers, guitare, chant) - Chris Wolstenholme (basse) - Dominic Howard (batterie)
Critique :
Le dégueuli d’artifices sonores de The 2nd Law n’a finalement rien d’étonnant. Le trio du Devon a toujours joué une musique qui pète plus haut que son cul, fondée essentiellement sur des montagnes russes sonores et des cavalcades anthologiques à la « Knights Of Cydonia » et « Uprising ». Avec un vrai talent pour ça, qu’on aime ou non. Depuis leur début, Matt Bellamy et les siens ont savamment orchestré leur cuisine moléculaire, une musique hybride bourrée de stéroïdes et dont les éruptions maîtrisées fonctionnaient à merveille dans les stades du monde entier. Avec un tel succès, ce mythe populaire courrait un risque : se faire détester des critiques underground. Doesn’t matter.
Pour être objectif, tout n’est pas mauvais dans ce 2nd Law où le trio tente de se renouveler, sans y parvenir réellement. Mais Muse mange à tous les râteliers et sert un empilage de vieux disques de Queen, Stevie Wonder et David Bowie passés à la moulinette et recrachés à l’état brut ou presque. Plus dérangeant, ces références pachydermiques relèvent souvent plus du plagiat saillant que de l’hommage feutré. En tête du palmarès, le hold up grossier de « Madness » qui souffre du spectre de Queen et de son solo honteusement copier-coller de Brian May. Viennent ensuite « Panic Station » qui rime bizarrement avec le « Superstition » de Stevie Wonder ou « Supremacy » - qui sent le James Bond à plein nez - dont les effluves à cordes du « Kashmir » de Led Zeppelin s’évaporent à outrance. Que dire de « Animals » qui lorgnent méchamment du côté de chez Radiohead. Bref, drôle de façon d’assumer son identité et son statut de grosse pointure internationale…
A force de vouloir pousser le bouchon, de penser innover avec du kitsch et de sombrer dans le grandiloquent outrancier (la chanson pour gladiateur « Survival » est édifiante), Muse finit par dépasser les limites du supportable. Mais les ventes leur donneront sûrement raison...
Note Rocklegends 2½ /5
Jean Jean