The Brian Jonestown Massacre - Take It From The Man ! (1996)
Pistes :1. Vacuum Boots
2. Who?
3. Oh Lord
4. Caress
5. (David Bowie I Love You) Since I Was Six
6. Straight up and Down
7. Monster
8. Take It from the Man
9. B.S.A.
10. Mary Please
11. Monkey Puzzle
12. Fucker
13. Dawn
14. Cabin Fever
15. In My Life
16. Be Song
17. My Man Syd
18. Straight up and Down
Musiciens :
Anton Newcombe (guitare, chant) - Matt Hollywood (basse) - Dean Taylor (guitare) - Jeff Davies (guitare) - Dawn Thomas (accordéon) - ...
Critique :
Aussi génial que suicidaire dans l'attitude, Anton Newcomb porte le Brian Jonestown Massacre à bout de bras depuis 1990. Derrière de véritables accents de génie, se cache un leader aussi talentueux que décadent. Rongée par la drogue et un esprit résolument tordu, la vie du groupe oscille entre sommets et chutes libres depuis près de 20 ans. Il faudra attendre le milieu des années 90 pour voir le Brian Jonestown Massacre, BJM, accoucher de ses premiers opus. 1996 fût d'ailleurs une année charnière pour les californiens qui sortent quasi simultanément trois albums. Take It From The Man ! est reconnu pour en être le meilleur.
Totalement hors du temps, Newcomb et ses artificiers composent 18 titres garages aux forts accents 60's. Monnaie courante au début des années 2000, le garage revival n'était encore que peu prononcé voir inexistant au milieu des 90's. Les californiens régurgitent violemment leurs influences pour les Stones (dans Brian Jonestown Massacre, il faut y lire « Brian Jones », guitariste des Stones et « Jonestown Massacre », le suicide collectif guyannais), David Bowie mais aussi et surtout pour le Velvet Underground dont BJM est peut-être l'un des plus dignes héritiers.
Label indé, musique périmée, promo inexistante, concerts massacrés, les règles commerciales ne s'appliquent pas sur le territoire de Newcomb. Mais au milieu de ce bordel, Newcomb arrive à pondre sans complexe des « Vacuum Boots » velvetiens et autres « Who ? » garage stonien. En détournant l'esprit de « Space Oddity », il accouche d'un hommage poignant et somptueux à Ziggy sur « (David Bowie I Love You) Since I Was Six ». Sur sa lancée, Anton Newcomb décalque l'intro de « I'm Wainting For The Man » sur « Straight Up And Down ». Sur près d'une vingtaine de titres, BJM tue ses vieux démons et défie ses propres dieux du rock avec une insolence et un respect certain. De là, les choses sont claires, Newcomb est un génie pas comme les autresÂ… quoique.
Jean Jean