The Rolling Stones - U Arena - 22.10.2017 (2017)
Crédit :
© Manuwino
Date et lieu :
U Arena, Nanterre – 22 octobre 2017
Live report :
La première partie est assurée et assumée par Cage The Elephant. Tout de suite, le regard est attiré par son chanteur mi-barjot, mi-complètement barjot. Tout de jaune vêtu, au faciès de Sid Vicious, il bondit partout et termine son show en collant poutre apparente. Comme souvent pour les premières parties, le son est un peu chaotique. Après deux ou trois titres, les choses se mettent en place et dès que le groupe sort de sa saturation intensive, on découvre à la fois une belle énergie et quelques titres bien foutus. A suivre…
La U Arena vient donc d’avoir son baptême du feu. « Ce soir, nous sommes tous vierges » lâchait Mick le jeudi 19 octobre à l’occasion de l’inauguration de la plus grande salle couverte d’Europe. En effet, ce soir, l’équipe Rocklegends est aussi vierge que la forêt du piémont des Andes ! Pour ma part, j’avais raté les Stones au Stade de France (de peu !) il y a plus de 10 ans. Revanche prise, sans regret… sans un seul maigre regret.
Une voix annonce vaillamment « Ladies & Gentleman, THE ROLLING STOOOONES ! ». Feu ! Ce soir, fait marquant sur la tournée, c’est « Jumpin’ Jack Flash » qui lance le show à la place de « Sympathy For The Devil ». Le parterre des 40 000 personnes, dégarnis, grisonnants, mômes des 90’s et quelques mioches, bref un peu de toutes les générations confondues, s’élève. Les légendes sont là : Mick, aux rouages encore bien huilés, Keith à la tronche tailladée par des années d’excès, Charlie et son faciès de comptable de PME familiale, Ronny et sa crinière couleur Schwarzkopf. A leur côté, basse, claviers, saxo et choristes de haut vol.
Les Stones sont tout sourire, Mick est blagueur : « Ce sont les dernières dates de la tournée. Nous sortons tout juste de Hollande… vous aussi je crois ? » ! PAF ! Et il prévient : « Bienvenu au deuxième concert U Arena, j’espère qu’il n’y a pas trop d’écho ce soir ».
Echo ? Peut-être un peu... Oui. Qu'attendre d'autres de ces grandes salles ? Mais le son est dément, les guitares pourfendent l’arène et les Stones lancent la sulfateuse à riffs et la machine à hits grands crus. Tout y passera, les reprises blues (plutôt dispensables pour ma pomme), les ballades monumentales (« Angie » choisie par vote sur le web, l’immense « You Can’t Always Get What You Want »), les emblèmes (« Paint It Black ») et même Keith au micro pour deux chansons fichtrement envoyées ! Mick revient après son intermède, guitare à la pogne, pour « Miss You », couleur chatoyante en fond et disco rock géant dans une version démoniaque ! Les chevaux sont définitivement lâchés, les Stones affichent un sourire béat et cravachent dur. La version de « Midnight Rambler » est absolument épique, interminable et survoltée. Elle embraye sur « Street Fighting Man », « Start Me Up », « Sympathy For The Devil » et « Brown Sugar ». Rien que ça… !? Keith abdique parfois devant quelques solos, traînant un peu à côté du tempo. Mais quel son tonitruant, au-dessus des étoiles, à en crever le plafond ! Ce bordel foutraque, c’est l’essence d’un rock n’ roll qu’il a lui-même largement aidé à devenir ce qu’il est : la musique du diable.
Quelques minutes passent avant le retour pour une paire finale « Gimme Shelter » et « (I Can’t Get No) Satisfaction ». Toute indulgence mise de ton côté, ce soir les Rolling Stones ont fait voler en éclat le scepticisme. Le plus grand groupe de rock n’ roll au monde a fièrement défendu son mythe.
Jean
Setlist :
Retrouvez la setlist de la U Arena