The Strokes - Comedown Machine (2013)
Pistes :
1. Tap Out
2. All The Time
3. One Way Trigger
4. Welcome to Japan
5. 80’s Comedown Machine
6. 50/50
7. Slow Animals
8. Partners In Crime
9. Chances
10. Happy Ending
11. Call It Fate, Call It Karma
Musiciens :
Julian Casablancas (chant) - Nick Valensi (guitare) - Albert Hammond (guitare) - Nikolai Fraiture (basse) - Fab Moretti (batterie)
Critique :
Les tribulations étourdissantes des new-yorkais sont assez difficiles à suivre depuis quelques années. L’avant Angles, quatrième album du groupe, avait laissé une volée de doutes plus alarmistes les uns que les autres au sujet de la survie d’un combo au bord de l’implosion. Ebranlés mais pas démembrés, les Strokes avaient sauvé la face avec un disque émaillé de fulgurances et de déceptions, enregistré à des kilomètres de distance séparant Casablancas du reste du band.
Sans le génie marketing d’un Bowie avec The Next Day, les Strokes ne s’y prennent pourtant pas différemment pour la sortie de Comedown Machine : pas le bout d’une interview, ni l’ombre d’un plateau télé ni même un concert annoncé… Rien de tel qu’un non-événement pour faire de l’événement ? En même temps, la sortie du single contesté et critiqué « One Way Trigger » avait battu la mesure depuis des semaines : un épique crochet du gauche pour les vieux fans. Et alors ?
Comedown Machine – enregistré aux mythiques Electric Lady Studios de New-York - mérite une oreille plus détachée et moins partisane. L’album passe par toutes les couleurs, un vrai roller coaster musical qui éclabousse allègrement par son tourbillon de styles. Les Strokes s’offrent leur disco-rock (« Tap Out ») et un 80’s revival groovy (« One Way Trigger », « Partners In Crime », « Happy Ending ») avec un Casablancas haut perché sur les traces de George Michael et des Bee-Gees. L’influence majeure du chanteur y est particulièrement palpable.
Sans renier leur glorieux passé, les Strokes reprennent le sillon ondoyant d’un rock plus déterminé (« All The Time », « 80’s Comedown Machine », « Chances ») au chant braillard retrouvé.
Avec Comedown Machine, une grosse décennie après la déferlante Is This It ?, les Strokes réinventent les Strokes et Casablancas semble prendre définitivement le pouvoir. Seuls les attentifs armés d’objectivité reconnaîtront que le résultat ne vaut pas d’être brûlé au bûcher.
Note Rocklegends : 3½ /5
Jean Jean