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Aerosmith, Deep Purple, Walking Papers... - Hellfest 2014Image (2014)

Crédit photo :

© Marc Roger

Date et lieu :

Hellfest, Clisson – 21 juin 2014

Live report :

Plus tard dans la soirée, Aerosmith chantera « Dude (Looks Like A Lady) ». Mais ici, au Hellfest, les mecs ressemblent à des mecs, des vrais, trapus voire gras du bas ventre, tatoués, chevelus voire parfois pouilleux. Les nanas aussi ressemblent à des nanas mais en mieux. Crinière soyeuse, petites peaux lisses et shorts ras la salle de jeu qui couvrent à peine le haut de jolies cuissots. Et, autre point notable, la métalleuse n'est donc pas farouche... Après ces quelques clichés bien graveleux (mais pas tellement erronés), ce Hellfest 2014 restera, semble-t-il, dans les anales. Au final, ce sont 150 000 poilus qui auront foulé le champ poussiéreux mais majestueusement décoré du festival de Clisson. Cette année, l’équipe Rocklegends couvre un samedi profondément rock & roll avec une petite bande de chacals amicaux (et non chacaux amicals...) sous un cagnard californien.

Ça tombe bien, le groupe fondé à Toms River, Skid Row - dont le nom fait référence à un quartier de Los Angeles - est sur la Mainstage 1. L'une des références du hard rock US du début des 90's rameute un paquet de monde devant la grande scène à seulement 13 heures et des binouzes. Le public a donc bonne mémoire… Le groupe s'active pour donner dans le dur mais le son est assez mal réglé, la voix pas assez audible, les guitares un poil sous dimensionnées. Du coup, malgré une setlist au poil, même les quelques hits comme « Monkeys Business », « Big Guns » et « 18 & Life » n'ont pas la même dimension qu'avec Sebastian Bach en 2012. L’histoire était écrite, n'est pas Bach qui veut...

Californie encore, Buckcherry prend d'assaut l’autre grande scène pour un set fondamentalement rock & roll où les Lespauĺ vont faire parler la poudre. L'ouverture sur « Lit Up » envoie déjà le bois, le son est gros et la voix ressort parfaitement. Josh Todd hurle à qui veut l’entendre « I love the cocaïn, I love the cocaïn », se fendant au milieu d’un « Bonjour Clisson, you love rock n’ roll ? ». Mise en jambe assurée, Todd et ses sbires vont désengorger les cages à miel et déboucher les artères (ça tombe bien) avec un putain de groove heavy aux relents AC/DCiens. Ancré dans la plus pure tradition hard rockienne, Buckcherry déballe sex, drugs et rock n’ roll avec une tripotée d’hymnes pas forcément connus mais rapidement fédérateurs (« All Night Long »…) avant d’aboutir sur une version dynamitée de « Crazy Bitch » et son intro sur « Miss You » empruntée aux Stones. Section rythmique et soli au poil, une première grosse satisfaction sous la chaleur hautement poussiéreuse de Clisson.

Changement de décor, on remonte quelques milliers de miles du côté de Seattle pour retrouver les Walking Papers, supergroup de blues rock affiné en fût de chêne composé de Jeff Angels et Benjamin Anderson de The Missionary Position, Barett Martin de Screaming Trees et une autre légende du rock n’ roll, Duff « Rose » McKagan du line up originel de Guns N’ Roses. Bref, une cohorte de baroudeurs du rock, parfaitement rôdés à la scène. La qualité des musicos et le feeling de ces mecs là crèvent les yeux et quelques purs morceaux de bravoure donnent la chair de poule. A retenir notamment la ballade suave et terriblement enivrante de « The Butcher » dont la superbe performance vocale et la traversée du public de Jeff Angels auront marqué l’après-midi. Autre mention spéciale à « Capital T » dont le riff est aussi tranchant que funky, un pur morceau transcendé une nouvelle fois par la voix éraillée du frontman. La journée s’annonce foutrement bien et ce vieux vicelard de soleil qui nous cogne sur la caboche donnerait soif à un chameau dans le désert.

On profite de l’interlude pour visiter le metal market orné, cette année, d’une reproduction du quartier punk de Londres, Camden Town. La claque, les moyens déployés sont absolument colossaux ! Et comme une bonne idée arrive souvent avec une mauvaise, un bar à vin se met en travers de notre route nous contraignant à nous rincer le gosier à coup de rosé du Val de Loire. Erreur stratégique, le pinard doit venir de Jardiland… un coup à le benner dans la tondeuse pour faire avancer le bourrier. Le métalleux boit de la bière, pas du pinard… check.

De façon, c’est l’heure de retrouver le boogie rock de Status Quo qui semble arriver là comme un cheveux sur la soupe (à défaut de les avoir sur le caillou…). Derrière leur faciès de chef comptable, les anciens sont venus rendre des comptes et mettre le feu. La prestation est énergique, le son est massif et les riffs pleuvent… Le public ne crache pas dans la soupe et donne du cœur à l’ouvrage quand il s’agit de reprendre « Whatever You Want » et naturellement « In The Army Now ». Quand les seniors fouettent le sang des métalleux à l’heure de l’apéro…

Après une pizza bien tassée et une timbale de houblon pour faire descendre les morceaux, l’heure est au digeo. Et comme un bon vieux cognac coupé à l’eau écarlate, Soulfly râpe un peu le conduit intestinal… Une heure de trash métal un peu rébarbatif dont seul le batteur, bâti comme un criquet anorexique, tire véritable son épingle du jeu avec une technique époustouflante. C’est ludique dans l’ensemble...

C’est enfin Deep Purple qui pointe le bout de son orgue sur scène. A défaut d’être surprenant avec une setlist correcte mais pas exceptionnelle (pas de « Highway Star », sacrilège ! ni de « When A Blind Man Cries » et encore moins de « Child In Time », abandonnée depuis plus de 10 ans…), les gars de Purple ont une dynamique redoutable. La section rythmique Paice / Glover – parmi les meilleurs du monde – assure un support en béton aux envolées parfois longuettes de Steve Morse et Don Airey. Le son reste assez colossal, les ardeurs vocales d’« Into The Fire » font mouche, le groove éléphantesque de « Lazy » est mythique, le riff de « Space Truckin’ » turbine à fond, sans même parler de « Smoke On The Water » qui renverse quelques apprentis métalleux béats devant les inventeurs du genre. Great !

Enchaînement dantesque, les organisateurs ont attrapé par le col Aerosmith, tant désiré. Le mur d’amplis monté durant une bonne heure annonçait déjà la déflagration avec une seule question en suspend : Tyler et Perry seraient-ils dans un grand soir ? Les Toxic Twins arrivent bille en tête avec Joey Kramer, Brad Whitford et Tom Hamilton pour lancer « Back In The Saddle ». Tyler, moustache cachant à peine son célèbre visage cabossé, a une santé de feu. Et même les échanges incessants avec Joe Perry semblent être touchés par les cieux ce soir. S’il n’est pas le plus spontané, le show d’Aerosmith est tout de même de très haut vol. Les américains maîtrisent la scène sur le bout des doigts et l’avancée, spécialement calé pour le groupe, donne l’occasion à Tyler et Perry de faire de grosses incursions dans le public. Du coup, Aerosmith envoie le package complet, gros riffs mythiques (« Mama Kin », « Walk This Way », « Rats In The Cellar »), reprises fulgurantes (« Train Kept A-Rollin’ », « Come Together »), vieux souvenirs d’ados que j’étais (« Eat The Rich », « Livin’ On The Edge ») et ballades brillantes (« Cryin’ », « Don’t Wanna Miss A Thing »). Tyler, sourire aux lèvres, s’amuse avec le public et donne de la voix, dans toute sa splendeur. Le final donne la chair de poule, avec un bijou de « Dream On » et l’inévitable « Sweet Emotion ». Une belle claque pour un set anthologique.

Des étoiles pleins les yeux et des décibels plein la tête, on frôle l’abandon de poste sur Avenged Sevenfold… sans regret. Un dernier sitting au coin du feu, à regarder des cracheurs de feu et c’est l’heure du retour. Pour un 21 juin, c’est une putain de fête de la musique.

Jean Jean

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