Anna Calvi - One Breath (2013)

Pistes :

1. Suddenly
2. Eliza
3. Piece By Piece
4. Cry
5. Sing To Me
6. Tristan
7. One Breath
8. Love Of My Life
9. Carry Me Over
10. Bleed Into Me
11. The Bridge

Musiciens :

Anna Calvi (guitare, chant) - Mally Harpaz (harmonium) - Daniel Maiden-Wood (batterie) - John Baggot (claviers) - Fiona Brice (cordes)

Critique :

De retour après un 0premier beau succès qui a largement dépassé son imagination, Anna Calvi aborde ce deuxième album, enregistré dans la campagne angevine par John Congleton, avec une certaine liberté d’esprit. Si son premier essai était un brûlot rock brut de décoffrage, maniant le chaud et le froid avec habileté et précaution, One Breath se dévoile beaucoup plus lentement au fil des différentes voies empruntées par la jeune londonienne.

Première évolution notable, les bourrasques rock frappées de guitare sont atténuées et laissent place à un disque plus fouillé, plus théâtral et plus arrangé. Pour autant, Anna joue encore plus allègrement sur l’ambivalence de son caractère énigmatique – ange et démon à la fois - capable de murmures musicaux et d’embardées outrancières venues de nulle part (« Cry », « Love Of My Life »). Belle et réservée, Anna Calvi n’en a pas moins cette schizophrénie, aimant le beau et poignant tout en tapissant son univers gothique un rien ombrageux et parfois violent. Son style est si personnel qu’il fallait à la fois garder son âme tout en s’éloignant d’un premier album déjà salué pour sa grande originalité. La rupture dans la continuité, en quelques sortes… Chose faite.

One Breath est ambitieux, complexe, presque trop pour le commun des mortels, à la fois beau et dérangeant. Les mélodies s’imprègnent peu à peu et deviennent comme une obsession (« Piece By Piece »). Le disque a besoin de temps, de persévérance, d’envie et de confiance pour dévoiler son charme et ses subtilités. Autre évolution notable, la guitare se met un brin en retrait et les parties vocales sont bien plus variées et assumées. Preuve que la timidité d’Anna n’a jamais estompé sa détermination, ni son évolution.

Jean Jean