Deep Purple - Musik Hall - 11.11.2006 (2006)
Crédit Photo:
Mathieu
Steve Morse, Ian Gillan et Ian Paice de Deep Purple au Musik Hall.
Date et lieu:
Musik Hall, Rennes - 11 novembre 206
Commentaires:
A la bière, Bertrand !
Notre arrivée au Musik Hall de Rennes est rythmée par le mélange de punk (à la Trust) et de hard du groupe Café Bertrand qui assure la première partie de Deep Purple sur cette tournée française. Je ne vais pas m'éterniser dessus, le peu que j'en ai vu et entendu sent le réchaufféÂ… pas mon truc quoi ! Donc, au lieu de critiquer inutilement, c'est le bon moment pour boire une bière !
Le Musik Hall est une salle en forme de hangar avec une fosse assez large et des gradins en fond. Pas forcément très sexy, mais le son y est bon, du moins, ce jour-là, il était au poil !
Fantastic !
Il n'est pas encore 20h30, les lumières s'éteignent, la musique d'intro est lancée, et monte en puissance... on aperçoit les ombres des musiciens qui se dirigent tous vers leur place respective, et le premier riff de « Pïctures Of Home » issue de Machine Head.
Pour ceux qui ne situent plus bien Deep Purple, depuis 2002, la formation, Mark VIII (comprendre 8ème line-up différent) comprend les trois membres souche, Ian Gillan au chant, Ian Paice à la batterie, et Roger Glover à la basse, plus Steve Morse à la guitare (depuis 1996) et Don Airey aux claviers.
Autant poser le décor tout de suite pour éviter toute critique inutile : Jon Lord à l'orgue Hammond, et Blackmore à la guitare, c'étaient peut-être des dieux, mais ils ne sont plus là, donc pas la peine de pleurer. Ian Gillan est toujours un grand chanteur mais les hauts aigus, il ne peut plus autant qu'au début, logique ! Ceci étant dit, ce concert n'en fût pas moins grandiose ! En plus, cette formation de Deep Purple prend un vrai pied, un putain de plaisir à jouer à s'éclater. Après tout, ils n'ont plus rien à prouver, mais jouent avec un sérieux incroyable.
Pour parler musique, Steve Morse n'est pas un nouveau né et se révèle être franchement un guitariste d'exception, complètement sidérant. J'ai eu l'impression que ce gars n'avait absolument aucune limite technique. Don Airey est, lui, un des anciens claviers de Black Sabbath, Gary Moore et Judas Priest notamment. Un virtuose !
Passé le premier titre, les suivants s'enchaînent vitesse lumière, « Things I've Never Said » et le riff destructeur de « Into The Fire », tiré de In Rock. Du lourd, la batterie de Paice claque et matraque, les riffs et solos de Steve Morse mitraillent, tandis que Gillan s'égosille autant qu'il peut sur le refrain. Arrive « Strange Kind Of Woman ». La rythmique inoubliable du morceau chauffe le public à blanc, les mains se lèvent, les gens chantent « I wan't you, I need youÂ… », Steve Morse monte et descend le manche sur une sévère rythmique à l'Hammond. Là, on se rend vraiment compte que c'est l'extase !
Représentant du dernier opus, le morceau éponyme, « Rapture Of The Deep » et ses sonorités orientales tient la route et cartonne bien, tout comme « Wrong Man » qui vient juste après le hard speed de « Fireball ».
L'heure est enfin venue... Steve Morse va occuper, à lui seul, le devant de la scène, les lumières s'éteignent, seul le guitariste reste éclairé. C'est le moment de déballer son talent, avec beaucoup de classe. Morse développe un solo en plusieurs parties, utilisant différentes techniques. Il crée d'abord une rythmique (qu'il fait répéter grâce à une pédale), puis enchaîne quelques solos par dessus. Dans la deuxième partie, il effectue une succession de reprises, à coups de riffs anthologiques. Si mes souvenirs sont bons, on y retrouvait du ZZ Top, du Blind Faith, du Beatles, du Led Zeppelin, avant de finir sur la fabuleuse intro de « Sweet Child Of Mine » de Guns N' Roses. Il termine par « Well Dressed Guitar », une instrumentale aux allures de musique classique, ça c'est grandiose!
Le public est chaud et emballé par la prestation du guitariste, mais plus globalement de Deep Purple, qui est « on fire » ce soir... Le groupe entame alors la superbe ballade « When A Blind Man Cries », morceau de clôture de Machine Head. La version qu'ils jouent est magnifique, la voix de Gillan (très à l'aise) se pose délicatement sur les instruments en respect de la mélodie. Morse, lui encore, entamera un solo des plus touchants avant la fin du titre.
On reste sur le même album avec ce qui est, certainement, l'un des meilleurs titres du concert, « Lazy ». C'est Don Airey qui, un peu comme son prédécesseur (mais avec une intro différente), entame à coup de sons d'Hammond B3, avant de partir dans une envolée épique avec Steve Morse. Gillan a un peu de mal à monter au maximum, mais qu'importe, c'est énorme! Steve Morse lance « Kiss Tomorrow Goodbye » et son riff hard funk. Présente également sur le dernier album, c'est un titre assez puissant et efficace.
Comme à l'accoutumée chez Deep Purple, voici le deuxième solo de la soirée, celui de Don Airey. Il ne manque pas d'étaler un vrai talent et une vraie maîtrise technique des claviers, et de mettre l'ambiance en exécutant un bon vieux Star Wars (comme l'année précédente aux Vieilles Charrues), et en personnalisant toujours, avec un bout de Dan Ar Braz (et oui!) et de la Marseillaise! Il a l'art de mettre le public dans sa poche...
Sans perdre de temps, sur son orgue, il introduit « Perfect Strangers » avec sa rythmique toujours aussi lourde et saturée. Mais ce qui arrive va être terribleÂ…
L'enchaînement final peut commencer. Pour tout fan de Deep Purple bercé au son des années 70 et par conséquent à celui de Machine Head, ces instants de bonheur n'ont pas de prix. « Space Truckin' » lance la danse, mais très vite, sur un départ en trompe l'oeil, c'est la fabuleuse « Highway Star » qui met la larme aux yeux. Un titre certainement cauchemardesque à chanter pour Gillan qui s'en sort avec les honneurs. C'est tout simplement l'euphorie quand Morse et Airey se rendent la monnaie de la pièce sur deux des plus mythiques solos de Deep Purple. L'extase! Le souffle est coupé, et le public rennais exulte, plus vivant que pour l'excellent Robert Plant l'an dernier... Alors quand « Smoke On The Water » ferme la marche, les gradins sont debout, et le public braille à s'en exploser les cordes vocales. Les 5 anglais disparaissent dans les coulisses...
A peine quelque minutes plus tard, ils reviennent, Don Airey en tête pour une très très bonne version de « Hush », un vieux titre de « Nineteen sixty eight » comme le rappelle Gillan. Le public chante, et Ian Gillan tente de faire durer le plaisir le plus longtemps possible. Roger Glover lance alors un mini solo, pas très long, repris après par Steve Morse, juste là pour introduire l'ultime chanson, « Black Night ». Une version explosive, parfaite pour un final en trombe, d'un concert plein de sueur et d'émotion! Moi, je dis ANTHOLOGIQUE !
Jean Jean
Setlist :
1. Picture Of Home
2. Things I Never Said
3. Into The Fire
4. Strange Kind Of Woman
5. Rapture Of The Deep
6. FireBall
7. Wrong Man
8. Steve Morse Solo
9. Well Dressed Guitar
10. When A Blind Man Cries
11. Lazy
12. Kiss Tomorrow Goodbye
13. Don Airey Solo
14. Perfect Strangers
15. Space Truckin'
16. Highway Star
17. Smoke On The Water
Rappel :
18. Hush
19. Black Night
Musiciens :
Ian Gillan (chant) - Roger Glover (basse) - Steve Morse (guitare) - Ian Paice (batterie) - Don Airey (claviers)