Pixies - Doolittle (1989)
Pistes:1. Debaser
2. Tame
3. Wave Of Mutilation
4. I Bleed
5. Here Comes Your Man
6. Dead
7. Monkey Gone To Heaven
8. Mr. Grieves
9. Crackity Jones
10. La La Love You
11. N 13 Baby
12. Silver
13. Hey
14. Silver
15. Gouge Away
Musiciens :
Black Francis (chant, guitare) - Kim Deal (basse) - Joey Santiago (guitare) - David Lovering (basse, batterie) - Â…
Critique:
Dans une carrière courte, 1987 à 1992 (reprise aujourd'hui depuis 2004), sortir un album comme celui-ci prend une dimension encore plus grande. Depuis leur premier album, Surfer Rosa, les Pixies avaient pris le chemin de la perfection. C'est, à chaque fois, une déferlante de son qui se projette de leur musiqueÂ… une déflagration excitante et dévastatrice. En quelques mots succincts, ce combo de Boston est l'un des groupes majeurs des années 80, et l'un des fers de lance du mouvement rock alternatif, et de la résurgence du rock à guitare.
Doolittle apparaît comme le juste milieu entre la sauvagerie un peu brouillonne de Surfer Rosa et la puissance supersonique du dernier Trompe Le MondeÂ… oui, Doolittle est plus mélodique, l'équilibre est parfait. Mais, sans concession, « Debaser » entame fort avec une ligne de basse carrée, suivi des premiers accords du guitariste Joey Santiago et des hurlements primaires de Black Francis. A la suite, « Fame », « Wave Of Mutilation » et « I Bleed » entérinent définitivement la puissance et la qualité musicale du quatuor. Difficile en effet, de ramener les Pixies à une simple comparaison avec leurs prédécesseurs ou d'autres groupes de leur époqueÂ… leur style est bien trop singulier. « Pixies, Rois du rock Alternatif ? » C'est un peu réducteur ou, tout du moins, trop simplifié. Capable de jouer du hard, du punk déjanté (« crackity Jones »), des passages reggae (« Mr Grieves »)Â… du mélodique comme du destructeur. Même si c'est en claquant des doigts que Black Francis, songwriter de génie, et Santiago, guitariste surdoué, ont décidé de monter les Pixies, ils sont devenus, quelques années plus tard, l'un des groupes les plus créatifs de la fin des 80'sÂ… et bien plus.
Le soufflet retombera directement après, avec la sortie de Bossanova, moins inspiré, moins appréciéÂ… et moins mémorable. Mais finalement, tant pis, Doolittle a suffisamment marqué à lui tout seul. Et puis, pas facile d'en faire deux comme celui-ci !
Jean Jean