Foals - Le Bataclan - 13.05.2019 (2019)
Crédits :
© Manuwino
Galerie du concert à découvrir ici.
Date et lieu :
Le Bataclan - 13 mai 2019
Live report :
Un pugilat, une guérilla de gilets jaunes, une véritable bataille anthropomorphique. Avoir des places pour Foals au Bataclan (en gros, 1500 places) relevait du courage, de l’abnégation, de la ténacité. Non loin de l’acharnement d’ailleurs... Plein comme une huître en 10 minutes.
Et ce 13 mai, nous y étions, par un soleil radieux, dans un antre forcément chargé en émotion mais qui a retrouvé de sa superbe, son balcon rouge cosy et son ambiance bouillante. Première partie de la soirée, c’est Yak qui trimballe sa petite notoriété et son rock gras comme un kouign amann rôti au four dans une plaquette de saindoux. Autrement dit, un poil indigeste. C’est la deuxième fois que je voyais Yak (sur une première partie) et impossible d’accrocher. C’est un foutoir sonore qui vire un peu en bouillie. Bref.
Quand les lumières s’éteignent et que la foule exulte, les premières notes cristallines de Foals résonnent. Vous en pensez ce que vous voulez, vous pouvez même protester ou me flageller mais clairement les oxfordiens sont l’un des combos les plus intéressants, voire même brillants, de l’écosystème pop et rock indé de ces 10 dernières années. Des constructions mélodiques ultra singulières, une émotion palpable à tous les instants et une fédération notable des foules sur bon nombre de leurs riffs et refrains.
Lancé par « On The Luna », puis propulsé définitivement par « Moutain At My Gates », le groupe enfile les chansons avec une qualité de transition indéniable. Un conglomérat de midinettes Verseau – lisez excentrique - ascendant casse-couille beuglent en boucle « wouhou !! » à 110 décibels pendant 1h30. C’est signe d’orgasme sonore non ? Pas forcément très communicant mais foutrement charismatique, Philippakis n’a besoin que de quelques mots et quelques gestes simples mais forts pour soulever la foule. Les morceaux, bien entendu, font tout le reste : en vrac et pour le plaisir, « My Number » et « Red Socks Pugie » mais aussi les chansons du dernier album dont « Exits » et une fantastique version de « In Degrees » et sa rythmique tribale.
« Inhaler » achève monstrueusement le set avant que le rappel absolument pachydermique de « What Went Down » et l’inexorable « Two Steps, Twice » n’invitent Philippakis à sauter du balcon. Une définition simple et efficace de l’effet Waouh.
Un concert incandescent, un concert dans la moiteur, un concert entre finesse technique et lourdeur sonore. Ce soir Foals a livré un grand set.
Jean
Setlist :
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