Gaz Coombes - World's Strongest Man (2018)
Pistes :
01. World's Strongest Man
02. Deep Pockets
03. Walk The Walk
04. Shit (I've Done It Again)
05. Slow Motion Life
06. Wounded Egos
07. Oxygen Mask
08. In Waves
09. The Oaks
10. Vanishing Act
11. Weird Dreams
Musiciens :
Gaz Coombes (guitare, piano, chant, ...) - Nick Fowler (basse, guitare, piano) - Colin Greenwood
Chronique :
Gaz Coombes bricole à la maison. Pas le bricolage de bas étage, pas l’amateur du dimanche qui monte un portique avec une visseuse Ikea, pas celui qui remue du mortier dans un seau à chiottes. Gaz est un orfèvre, un type doué de ses mains, créatif dans sa tête et qui a de la suite dans ses idées. Pourquoi à la maison ? Pour cette sensation de liberté, pour prendre son temps, pour aller au bout et poser tranquillement tout ce processus créatif. En confiance après l’excellent Matador, l’ex-leader de Supergrass poursuit ses expérimentations tout en réinsufflant quelques effluves de son instrument chéri : la guitare.
World’s Strongest Man est un album paradoxalement expérimental mais organique. La guitare, souvent délaissée depuis la chute de Supergrass, ramène quelques traînées de poudre (« World’s Strongest Man », « In Waves »). Mais il s’avère que ce troisième opus, pondu dans son salon parmi femme et enfants, est dans la veine du précédent, avec ses petites expérimentations, ses sonorités résolument contemporaines tissées dans un panel d’orchestrations flamboyantes. Dans le sillon d’un bon vieux Radiohead des familles (« Walk To Walk », excellente), cette pop remue les tripes (« Deep Pockets »), émeut jusqu’à nouer la gorge (« Wounded Egos »), transporte dans ses petites complaintes lunaires (« Shit (I’ve Done It Again ») et resserre dans l’étau métallique des ballades anxiogènes (« Oxygen Mask »). Le boulot est colossal, le disque est ultra abouti et la production au plus près du corps et du cœur. En gros, il a cette grandiloquence nécessaire sans péter plus haut que son cul, ce n’est pas le genre de la maison.
Il en ressort une petite collection de pièces maitresses, belles comme la lune (« Slow Motion Life »), modernistes et contemplatives (« Walk To Walk ») se mouvant tranquillement en apesanteur (« The Oaks ») ou exaltant patiemment par des rythmiques rutilantes (« Wounded Egos »). Supergrass n’est plus, mais Gaz Coombes a encore tant de choses à dire encore…
Note Rocklegends : 4 /5
Jean