Iggy Pop - Free (2019)
Pistes :
01. Free
02. Loves Missing
03. Sonali
04. James Bond
05. Dirty Sanchez
06. Glow In The Dark
07. Page
08. We Are The People
09. Do Not Go Gentle Into That Good Night
10. The Dawn
Musiciens :
Iggy Pop (composition, chant) – Leron Thomas (composition, cuivres) - Sarah Lipstate (guitare) - …
Chronique :
Iggy est un iguane. Le monde le sait. Un iguane vert, plus précisément. Capable de changer de couleur au gré de ses envies, de ses influences, de ses rencontres. Avec cette volonté ici résumée en titre aussi simple qu’efficace. Free.
Le premier teaser laissait entrevoir la chanson titre, morceau introductif, ambiant et légèrement jazzy avec pour seules paroles « I wanna be free ». Stupéfaction. L’iguane se détourne du rock froid mais résolument moderne de l’excellent Post Pop Depression, aidé par Josh Homme à l’époque. Ici, un léger free jazz mure le fond des textes et de cette voix si grave, si unique. Surprenant ? Pas tellement. Certains le dépeignent uniquement comme l’un des pères fondateurs du punk, d’autres comme un rockeur au torse mutilé, un slammer flamboyant. Tout cela, il l’est.
Mais il est bien plus en réalité. Iggy est un esthète, un dandy cabossé, un mélomane averti. Un aventurier, expérimentateur à ses heures perdus. Prenez ces 20 dernières années : bigarré, entre folk et brut sur Avenue B, clairement heavy metal sur Beat Em Up, punk sur Skull Ring, pop et jazzy sur Préliminaires… allant même jusqu’à chanter de la variété française sur Après. Free pousse son amour du jazz à son paroxysme. Presque aucune concession, et surtout une confiance aveugle. Il confie la grande majorité de ces compositions au trompettiste Leron Thomas (aidé de la guitariste Sarah Lipstate) qui ciselle quelques mélodies free jazz d’une modernité exemplaire (superbe « Sonali », « Glow In The Dark »). Free n’exclut pas les guitares, « Loves Missing » et l’excellent single « James Bond » conservent la base binaire du rock & roll. Seule la dernière partie de l’album, composée de textes (dont un poème de Lou Reed) interprétés de voix de maître sur une musique bien trop feutrée, ternit un peu le tableau. Free aurait certainement plu à Bowie.
Note Rocklegends : 3½ /5
Jean