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Interpol - Turn On The Bright LightsImage (2002)Incontournable

Pistes:

1. Untitled
2. Obstacle 1
3. Nyc
4. Pda
5. Say Hello To The Angels
6. Hands Away
7. Obstacle 2
8. Stella Was A Diver And She Was Always Down
9. Roland
10. The New
11. Leif Erikson

Musiciens:

Paul Banks (chant, guitare) - Daniel Kessler (guitare) - Carlos Dangler (basse) - Sam Fogarino (batterie)

Critique:

Les Strokes avait réveillé l'intérêt de New York qui semblait somnoler chez les journalistes depuis quelques années. Après le bouleversement médiatique qu'a entraîné Is This It? en 2001, le second effet Big Apple allait se nommer Interpol. Une poignée de 4 jeunes musiciens de East Village, de 20 ans et des brouettes, à peine un quart de siècle chacun, qui sortaient, en 2002, un des disques les plus lumineux de l'année. Du rock indé de haut vol.

Dans le style, rien à voir avec les Strokes, exit les influences dominantes des 60's et 70's, Interpol nourrit plutôt son rock indé de l'héritage de la new wave, du rock alternatif et noisy des années 80 et 90. Les mélodies hypnotiques et spleenétiques ne sont, en effet, pas sans rappeler les grandes années de Joy Division ou autre Cure (pour le côté sombre), mais dans les passages de guitare les plus étirées et flegmatiques, on sent l'ombre des Sonic Youth qui plane quelque part. Le style assez bruitiste des mélodies et le ton excessivement mélancolique du chant et des guitares confèrent une musique terriblement opressante mais d'un romantique (gothique ?...) absolu. Et forcément, ces différents choix en font une musique moins accessible, moins immédiate.

Dès l'intro de « Untitled », on rentre dans une sphère obsessionnelle qui traduit la maniaquerie des new yorkais dans la composition des titres. C'est très travaillé, sur des mélodies multicouches, à la contruction ultra rigoureuse... De la tristesse de ces chansons, on en retire une jouissance musicale exceptionnelle. Les guitares pleurent, la voix de Paul Banks transperce, la rythmique de batterie est, tout au long de l'album, hallucinante. Extrêmement variée, toujours innovante et en rupture sur les morceaux, la batterie de Sam Fogarino est extraordinaire. Ils ont définitivement la classe des grands, et le retrait nécessaire pour éviter d'être trop pollués par les médias. Le succès critique fût considérable, mais il n'existe pas de single vendeur et calibré sur ce disque, donc rien pour attirer ou décevoir le public. Soit on écoute en entier... soit rien!

Quelques titres aux nappes de guitares brouillonnes et au chant désabusé comme « NYC » ou « Hands Away » sont très atmosphériques. D'autres comme « PDA » ou « Say Hello To The Angel » flirtent directement avec le rock n' roll pêchu. Quelques une des plus belles compos du groupe sont celles qui démarrent en trompe-l'oeil sur un faux rythme et qui montent en puissance comme les magnifiques « Obstacle 2 » ou « Stella Was A DiverÂ… ». En résumé, Turn On The Bright Lights est tout simplement une merveille.

Jean Jean

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