Jonathan Wilson - Rare Birds (2018)
Pistes :
01. Trafalgar Square
02. Me
03. Over The Midnight
04. There's A Light
05. Sunset Blvd
06. Rare Birds
07. 49 Hairflips
08. Mariam Montague
09. Loving You
10. Living With Myself
11. Hard To Get Over
12. Hi Ho the Righteous
13. Mullholland Queen
Musiciens :
Jonathan Wilson (guitare, banjo, piano, mini moog, chant, …) - Dan Bailey (batterie) - Jake Blanton (basse) - Lana Del Rey (choeurs) - Drew Erickson (cordes, claviers) - Dan Horne (Basse Moog) - John Kirby (mini Moog, orgue, piano, synthesizeur) - Greg Leisz (lap steel guitar) - ...
Chronique :
C’est presque une consécration critique, une déferlante de superlatifs dithyrambiques (pléonasme, ouai !) qui accompagne la sortie de Rare Birds. Ce n’est pourtant pas d’hier que Jonathan Wilson a montré les signes d’un artiste brillant, compositeur ingénieux et arrangeur astucieux. Gentle Spirit, sa première œuvre géniale, dévoilait cette incroyable pop psychédélique soufflée aux vents désertiques. Cet orfèvre de Laurel Canyon – quartier inspirant de Los Angeles qui a vu passer Hendrix, David Crosby, Robby Krieger, Frank Zappa ou encore Jim Morrison – avait livré l’œuvre presque parfaite. Deux ans plus tard, Fanfare, disque un iota moins compact, honore encore son auteur par sa qualité.
C’est aujourd’hui précédé de son pedigree de producteur-arrangeur (Father John Misty, Roy Harper…) et de sa participation au dernier album et à la tournée consécutive de Roger Waters que le californien sort Rare Birds. Wilson est une pointure, aucun doute. Pas étonnant que la conclusion de son premier brelan d’albums prenne une nouvelle tournure. Le son encaisse dix ans dans les carreaux, on frise la fin des années 70, on fricote méchamment avec les années 80. On entend du Fleetwood Mac, du Steely Dan et toujours les Floyd en fond avec une production incroyablement léchée, des arrangements à foison et une dream team de guests venue magnifier l’ensemble : entre autres, Greg Leisz, Joey Waronker, Josh Tillman, Lana Del Rey ou encore Laraaji (chant magnifique sur « Loving You »).
Wilson s’inscrit dans une ambition d’ouverture, dans l’idée de toucher un public plus large avec des sonorités plus immédiates, plus pop mais sans sacrifice. Lui-même revendique cette quête d’audience, cette massification de la reconnaissance et non pas uniquement du petit monde des érudits. Heureusement, il garde ses grandes chansons à plusieurs niveaux (« Trafalgar Square », l’admirable « Sunset Blvd »), ses entrelacs luxuriants (magnifique « Me »), son folk lumineux et enlevé (« There’s A Light ») et son psychédélisme en apesanteur, émaillé de son âpre son de guitare (« Rare Birds »). Rare Birds contient donc de grandes chansons, pas toujours évidentes à digérer tant les courants s’entrechoquent. Il y a bien quelques baisses de régime (« Hi Ho The Righteous », « 49 Hairflips ») mais l’ensemble mérite les éloges critiques que cet artiste polymorphe reçoit en rafales.
Note Rocklegends : 4 /5
Jean