Lou Reed & Metallica - Lulu (2011)
Pistes :
1. Brandenburg Gate
2. The View
3. Pumping Blood
4. Mistress Dread
5. Iced Honey
6. Cheat On Me
7. Frustration
8. Little Dog
9. Dragon
10. Junior Dad
Musiciens :
Lou Reed (guitare, chant) - James Hetfield (guitare, chant) - Kirk Hammett (guitare) - Robert Trujillo (basse) - Lars Ulrich (batterie)
Critique :
L'album est désormais mythique. Tant il a suscité de mystère, tant il a drainé d'incompréhension, tant ce mariage improbable faisait fantasmer la presse avant de la dégouter, tant les fans de Metallica ragent contre Lou (oubliant au passage que les Horsemen n'ont subi aucune contrainte), entraînant même quelques menaces de mort. Oui, Lulu est déjà mythique... et c'est bien déplorable.
L'histoire démarre au Rock & Roll of Fame par une rencontre musicale et deux titres joués ensemble. Lou Reed, jamais en mal de projets tordus (depuis son inaudible Metal Machine Music ou son opéra rock Berlin incompris à sa sortie) travaille d’arrache pied sur une adaptation musicale de deux pièces du dramaturge allemand Franck Wedekind. L'histoire, digne des plus obscures aventures humaines (pauvreté, prostitution, homosexualité, meurtre ainsi qu’une sympathique rencontre avec Jack l’Eventreur…), donnait déjà mal au ventre.
Outre les subtilités poétiques vantées par les Horsemen en admiration devant l’ex-Velvet (mais peu appréciables des handicapés du vers tordu ! En gros, une bonne majorité…), c'est bien l'ensemble de l'oeuvre qui bat de l'aile. Ou plutôt, Lulu ne tient aucune de ses promesses. Il se voulait avant-gardiste ? Pari perdu. Le parlé-chanté de Lou Reed est passablement lassant. La rythmique du triptyque Ulrich-Trujillo-Hetfied, aussi solide qu’elle soit, n’apporte aucune révolution et Kirk Hamett continue sa descente à coup de soli indigestes privilégiant la technique au feeling. Pourtant Lou Reed le sait, le choix de Metallica, qui offre un décor sombre et oppressant à son projet, est le bon. Et parfois même, l’alchimie fonctionne autant qu’elle peut (« The View », « Iced Honey » et la pesante « Cheat On Me »). Lulu n’est donc pas aussi vomitif qu’on veut bien le dire… Indigeste est plus précis. A force d’écoute, on s’aventure même à penser qu’avec quelques titres plus concis, le binôme aurait évité quelques tonnes d’insultes. Mais ne vous y trompez pas Messieurs-Dame, Lou Reed vous emmerde. Et ce malgré le flop commercial. A quand Lulu 2 ?
Note Rocklegends : 2 /5
Jean Jean