Louis Bertignac - Grizzly - Ca Cest Vraiment Moi (2011)
Pistes :
1. 22m²
2. Pro
3. Costards
4. Tes Bonnes Choses
5. Le Grand Ordinateur
6. Tziganes Et Grizzly
7. Mouettes Et Rhinos
8. Chaud
9. Bloody Mary Tabasco
10. Simulations
11. Les Filles Comme Toi
12. Fais Pas Mes Malles
13. Frayer Avec Elle
Musiciens :
Louis Bertignac (guitare, chant) – Cyril Atef (batterie) – Richard Kolinka (basse)
Critique :
Pendant que la presse s'attache comme toujours à l'essentiel (hum...) - l'éventuelle future reformation inespérée de Telephone - Louis Bertignac, comme Jean-Louis Aubert, poursuit son bonhomme de chemin sans demander son reste. Si Jean-Louis a opté pour un album assez intimiste avec Roc Eclair fin 2010, Bertignac sort les crocs et les riffs du Grizzly sur son nouvel album sous-titré judicieusement « Ca c'est vraiment moi ». Un disque à l'ancienne, bourré de gros riffs et enregistré sur bandes analogiques mais construit à la contemporaine à coups d’Iphone, d’échanges de mails et de Skype.
En gros, cet album, c'est l'histoire de la collaboration entre Louis Bertignac et Martin Meissonnier, producteur émérite de l'album No Quarter de Page & Plant. C'est lui le type qui réveille la bête à riffs - le Grizzly - qui sommeille en Louis. Lorsque ce dernier lui propose d'écouter ses nouveaux morceaux, Messonnier lui répond d'emblée « C'est bien mais j'attends autre chose de ta part, avec des riffs et des solos de guitare partout! ». Comme un électrochoc, Bertignac retrousse son manche et fait flamber la SG, comme s’il attendait ça depuis 30 ans. Au final Grizzly est un disque qui colle plus à l'âme du guitariste, un Bertignac émancipé qui se laisse aller à toutes ses envies. No limit baby ! Le résultat est clair et sans appel, un putain d’album de rock n’ roll. Le genre de disque enregistré live en une journée et demi à peine (avec Cyril Atef et Richard Kolinka en autres). Et ça crache. C’est tendu presque du début à la fin, Bertignac a fini de conter fleurette et laisse exploser ses influences se frottant sans arrêts au rock dur des années 70.
Côté chant, Louis prend des risques et se laisse aller à beugler (« Le Grand Ordinateur ») ou à chanter le blues (« Pro », «Tziganes Et Grizzly »). Bien sûr pour faire passer le tout, on entend le travail réalisé sur les voix, déroutant au départ mais qui s’avère très efficace au final. Côté paroles, les mots sont signés Boris Bergman. Parfois affûtés, parfois discutables, ils ont de toute façon le mérite de sonner rock dans son plus simple appareil. Car au final, ce qui reste, c’est la déferlante rock du Grizzly… un album plus que jamais taillé pour la scène, ça tombe bien, c’est l’espace vital de Bertignac.
Note Rocklegends : 3½ /5
Jean Jean