Wu Lyf - Go Tell Fire To The Mountain (2011)
Critique :
1. L Y F
2. Cave Song
3. Such A Sad Puppy Dog
4. Summas Bliss
5. We Bros
6. Spitting Blood
7. Dirt
8. Concrete Gold
9. 14 Crowns For Me & Your Friends
10. Heavy Pop
Musiciens :
Evans Kati (guitare) - Tom McClung (basse) - Ellery Roberts (chant claviers) - Joe Manning (batterie)
Critique :
WU LYF... ce groupe est un imbroglio. Malgré eux, les jeunes anglais sont devenus en peu de temps un phénomène. Quand on connaît la capacité des médias (notamment anglais) à se faire des films en deux temps trois mouvements, WU LYF a fourni sans s'en rendre compte (à moins que...) le scénario, le décor et les acteurs pour la parfaite fiction. Un nom à dormir debout (World Unit Lucifer Youth Fondation), un style assez subversif, une attitude anti commerciale (à moins que...). Bref, WU LYF pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Mystère, mystère... Et aujourd'hui, à force de bouder les médias, les Mancuniens ont attrapé la hype, cette saloperie de maladie récurrente chez les jeunes groupes anglais un tant soit peu talentueux.
Bien sûr, tout le monde ne s'y trompe pas, Go Tell Fire To The Mountain - premier album autoproduit des Mancuniens - a de quoi réjouir et faire réagir. Malgré toutes les étiquettes qu'on leur colle au slip, ces mecs ne sont ni les nouveaux Joy Division ni les nouveaux portes paroles de Satan. Juste une bande de jeunes immergée dans la spirale infernale de la création et qui ne demandent qu'à exprimer un talent débordant. Les membres confirment d’ailleurs que WU LYF est avant tout un projet artistique, point barre. Et le meilleur dans tout cela, c'est qu'ils ont du style. Un vrai style. Le disque, enregistré live dans une église, sonne comme une messe gothique distillant une pop maternée de new wave et supportée par un clavier omniprésent et une rythmique tribale. C'est plutôt bien construit et, finalement, en disséquant leur musique, tout cela sonne assez contemporain. Le plus marquant, la voix écorchée (euphémisme) voire clairement gueularde d'Ellery Roberts, donne une force à des paroles forcément sombres. Tous ces détails confèrent au projet WU LYF un aspect résolument décalé, original et intéressant. Mais objectivement, Go Tell Fire To The Mountain risque de subir l’érosion du temps, manquant certainement de diversité et de quelques titres fondateurs essentiels aux plus grands disques. WU LYF offre une belle entrée en matière et c’est déjà suffisant pour qu’on en parle en bien.
Note Rocklegends : 3½ /5
Jean Jean