Mars Red Sky - Black Sheep - 18.11.2017 (2017)
Date et lieu :
Black Sheep, Montpellier – 18 novembre 2017
Live report :
Il n’est plus à démontrer que le creuset musical Bordelais est un terrain plus que fertile, l’addition musiciens Girondins + chouette bouclard = grand moment de rock n’roll s’est vérifié une fois de plus samedi 18 novembre dernier au Black Sheep de Montpellier avec Mars Red Sky en version SOLD OUT siouplé.
Et il en fallait des cojones pour ouvrir pour un groupe comme celui-là, les locaux de Denizen l’ont fait et n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère morte. Du concret, du fondamental, du bon gros stoner qui fuzz et qui groove, pas sans rappeler par moment la « Graveyard touch ». Ils nous expliquent d’entrée qui c’est Raoul avec « The fall », premier morceau de leur dernier EP 3 titres sorti le 05 octobre dernier Songs From The Kraken : The Georges Sessions. Ils nous claquent ensuite quelques-unes de leurs belles cartouches « Teddy Bear », « Mandrake Is Everywhere », « Your Own Nightmare » et quelques nouveautés en bonus. C'est agressif, racoleur et structuré. L’assistance fort réceptive dès le départ puis rapidement carrément déglinguée notera la bonne braille de Fabien, la maîtrise de la magnifique basse vintage Gibson SG de Colin, la solidité d’Andréa à la batterie et la performance chiadée, saignante et très habitée de Yann à la guitare. La soirée commence bien.
Les Mars Red Sky sont connus pour leur grand talent mais aussi pour leur humilité et leur discrétion, ils se faxent sur scène et l’intro de « The Light Beyond » nous interrompt dans une conversation passionnée. La Batcave du Black Sheep est instantanément plongée dans l’univers mental et addictif de leur heavy/stoner psychédélique…
Un mur de saturation. Palpable. Préhensible. La densité sonore fait vibrer l’échine, bouillir le sang, pèse une blinde sur les épaules. Capter chaque détail, chaque riff, absorber, consommer : le set sera court, je dirais moins d’une dizaine de morceaux parmi lesquels « Hovering Satellites », « Mindreader », « Under The Hood », « Shot In Providence », « Friendly Fire ». Submergée par l’émotion et la température tropicale, mon regard glisse sur les pédaliers guitare et basse d’une complexité indécente, maniés par Julien et Jimmy avec une décontraction scandaleuse. Combinaisons infinies d’effets et de nuances toujours plus sophistiqués et énigmatiques. Harmonies de voix spectrales et évanescentes, d’une fabuleuse justesse, la batterie me colle le cœur aux voutes, j’ai mis deux jours à me défaire de cette sensation : bref j’en ai pris plein ma gueule et j’ai adoré ça.
Enfin, je mentirais si je vous disais que le choix de bière surréaliste à la carte du Black Sheep n’a pas également largement contribué à faire de cette soirée une totale et absolue réussite ! Reste ensuite cette magie de fin de fête, mélange d’infini gratitude, de nostalgie, de débriefing entre pote, de papillons dans le bide. Le sentiment d’être exactement au bon endroit avec les bonnes personnes et la folle envie de s’y trouver à nouveau.
Sheena