Miossec - Ici Bas, Ici Meme (2014)
Pistes :
1. On vient à peine de commencer
2. Le Cœur
3. Samedi soir au Vauban
4. Qui nous aime
5. Ce qui nous atteint
6. Nos morts
7. Répondez par oui ou par non
8. Bête, comme j’étais avant
9. À l’attaque !
10. Le Plaisir, les Poisons
11. Des touristes
Musiciens :
Christophe Miossec (réalisation, chant) - Albin de la Simone (instruments, arrangements, réalisation) - Jean-Baptiste Brunhes (réalisation)
Critique :
Rarement Miossec avait mis la presse autant à genoux. Depuis Boire, peut-être même jamais. Les critiques dithyrambiques filent et ruissellent le long du visage de vieux loup de mer, buriné par les années et le bon vent du Finistère Nord. Miossec est définitivement et brillamment entré au panthéon des incontournables. Une telle débauche d’éloges doit fondamentalement toucher le brestois. Bien sûr chacun renvoie l’épure de ce disque au premier du nom, Miossec lui-même s’y rapporte. Mais c’est oublier qu’il ne se répète jamais et c’est surtout oublier, dans cet océan de louanges, que la discographie du Monsieur est si belle, classieuse et intense.
La carcasse cabossée mais l’allure fière, Miossec livre, dans un écrin soyeux arrangé par Albin De La Simone, une nouvelle salve de textes du quotidien, beaux comme des moments de vie. Moins carnassier et moins égratigné, Miossec amène doucement mais sûrement ces petites complaintes finalement moins insurgées qu’à l’accoutumer. Résigné ou apaisé ? Va savoir, peut-être que la quiétude de sa demeure bretonne a redonné quelques élans positifs au garçon.
Musicalement libéré de toute tension rock n’ roll, Miossec assume la douceur et le raffinement de ses chansons. D’où la connivence réussie mais pas forcément gagnée au départ avec Albin De La Simone. L’un et l’autre étaient à l’origine de parfaits étrangers. L’utilisation des instruments et des orchestrations se fait de manière très délicate pour servir des textes de haute volée (« Le Cœur », « Samedi Soir Au Vauban », « Nos Morts », « Des Touristes »).
Reste que, parmi toutes ces belles choses, on en vient à regretter la bonne chaleur de l’animal, lui qui incitait à rester anthropophage le plus longtemps…
Note Rocklegends : 3½ /5
Jean Jean