Peter Doherty & The Puta Madres - Peter Doherty & The Puta Madres (2019)
Pistes :
01. Who’s Been Having You Over
02. Paradise Is Under Your Nose
03. Narcissistic Teen Makes First XI
04. Someone Else to Be
05. The Steam
06. Travelling Tinker
07. Lamentable Ballad of Gascony Avenue
08. A Fool There Was
09. Shoreleave
10. Punk Buck Bonafide
Musiciens :
Pete Doherty (chant, guitare) - Jack Jones (guitare) - Katia De Vidas (piano, claviers) - Miki Beavis (violin) - Miggles (basse) - Rafa (batterie)
Chronique :
En bon troubadour destroy, Peter Doherty a déjà une carrière dense comme une Guinness. On peut tout détester chez Pete - mais est-ce vraiment raisonnable ? – et on peut aussi tout aimer. Sa délicatesse, son écriture sincère et à fleur de peau, ses interviews toujours plus authentiques les unes que les autres, ses mélodies épurées sans aucune mascarade.
Il a démarré fort avec les Libertines. Il a poursuivi admirablement avec les Babyshambles avant un premier album solo, comment dire, brillant (Grace/Wastelands). On parle de ça, il y a dix ans. Car depuis, la grande inspiration a laissé place à une petite baisse de régime, pas bien méchante mais factuelle. Le troisième album des Libertines sur leur retour (en 2015) n’est qu’une copie blafarde de leurs monstres des années 2000, son deuxième essai solo, Hamburg Demonstrations, est en demi-teinte, inachevé du propre aveu de son géniteur.
Nouveau projet donc, avec The Puta Madres. Enregistré en quatre jours à Etretat dans des conditions live, ce premier disque synthétise l’authenticité de l’anglais, ce son vrai sans fioriture ni habillage. Pas d’arrangement superflu, pas de production léchée. On jette tout dans la bagarre, on capte, on chante (vrai ou faux…) et c’est dans la boîte. Démarche honorable et sincère mais qui, pour le coup, montre ses limites. Pas tellement musicalement, après tout, les choses se tiennent et les musiciens connaissent le job.
En fait, c’est plutôt dans une certaine forme de faiblesse de composition que réside le problème. Aucune chanson ici n’a la puissance d’un « Time For Heroes », l’intemporalité d’un « Fuck Forever », la magnificence d’un « 1939 Returning ». Quelques chansons font plaisir à entendre, dans le plus pur style Doherty (« Who's Been Having You Over », « Paradise Is Under Your Nose », « Narcissistic Teen Makes First XI »). Mais l’on se perd un peu dans un imbroglio de genres, un peu punk, un peu pop, parfois folk ou à la limite d’influences celtes (avec ce violon un peu fou). Pete se sent plus léger, sa musique aussi, sa poésie est intacte, son empreinte un peu moins. Mais ce n’est pas irréversible.
Note Rocklegends : 3 /5
Jean