Renan Luce - Jeudis Du Port - Brest (2007)
Commentaire :
Il fait brumeux en ce jeudi soir, sur le port de commerce de Brest. Comme tous les jeudis d'été depuis 1989, les Brestois sont invités à investir leur port de commerce, pour se mêler aux pêcheurs, artistes, paquebots et autres vieux bateaux d'époque. Cette année, c'est le 12 juillet qu'est lancé le premier jour du Festival des Jeudis Du Port 2007, qui se déroulera jusqu'à fin août (chaque jeudi soir). La grande scène est installée, dos à la mer, et des dizaines de milliers de Brestois sont déscendus pour voir, ce soir, jouer Renan Luce et Rachid Taha. Ce dernier nous intéresse moins, c'est bel et bien le jeune Morlaisien que nous sommes venus voirÂ… rencontrer pour la première fois.
L'histoire me rappelle un peu celle de Miossec, il y a presque 15 ans : on commence à entendre parler de lui dans les cafés, dans les rues, dans les festivalsÂ… Il commence à percer le jeune ! A 21h30, le gars monte sur scène, ambiance cabaret sur cette grande scène, avec un guitariste (très bon au passage), un bassiste / contrebassiste au chapeau, et un batteur. Entre variété, folk, chanson rock et fond jazz manouche parfois, Renan Luce ne cache pas ses influences de Brassens (qu'il reprend sur scène) à Maxime Le Forestier ou Moustaki (Miossec n'est jamais loin non plus je pense).
Habituellement je me méfie de cette catégorie de jeune chanteur, auteur et compositeur français. On en voit de plus en plus et pas que des bons ! Mais là, j'y vais sans à priori, ni positif, ni négatif. Sur scène, le jeune homme semble un peu timide (comme il l'explique dans une de ses chansons) mais plutôt d'humeur bavarde aujourd'hui. Ses textes, il les retire de sa vie, de son enfance, ou d'histoires inventées ou vécues par ses proches. Il répète à quelques groupies énervées qu'il « ne se mettra pas à nu ce soir » mais il le fera généreusement à travers ses paroles touchantes et souvent drôles. Musicalement, il nous trimaballe de l'intimiste le plus profond (« Repenti ») au festif le plus admirable (« La Lettre »). Finissant sur son single « Les Voisines » plus deux-trois autres, il repart vainqueur, convaincant. Il lui manque juste encore ce petit grain de folie, ce petit plus, qui devrait bien finir par venir ! Affaire à suivre.
En partant, on s'arrête voir une bande de troubadours qui jouent à l'arrache dans la rue, trombonne, trompette, caisse claire et banjo (en guise de guitare funky)Â… les mecs reprennent du Stevie Wonder avec un chanteur qui hurle dans son megaphone. EnormeÂ… bravo pour votre folie les mecs !
Jean Jean