Matmatah - Plates Coutures (2017)
Pistes :
01. Nous y sommes
02. Lésine Pas
03. Petite Frappe
04. Marée Haute
05. Toboggan
06. Retour à la normale
07. O ma beauté
08. Entre les lignes
09. Overcom
10. Margipop
11. Peshmerga
Musiciens :
Tristan Nihouarn (guitare, chant) – Eric Digaire (basse, chant) – Benoît Fournier (batterie) – Emmanuel Baroux (guitare) – Julien Carton (claviers)
Chronique :
Le coup de semonce a été puissant dans le bourg. La corne de brume a retenti, l’Abeille Bourbon a même tangué et les brestois ont trépigné d’impatience. Matmatah avait donc annoncé son retour et s’est fendu de deux shows warm-up surprises dans ce bon vieux Plougastel et dans le presque dernier des Mohicans en matière de café-concert : le P’tit Minou sur le port de Co. Maman a pleuré, Lambé s’est réveillé et la bière a coulé. A flot. Le retour des enfants du rock, Eric, Stan, Scholl et Emmanuel Baroux (en lieu et place de Sammy) a bien eu lieu.
Malins et expérimentés, les brestois ont évité l’écueil de la tournée pour ados repentis et quadragénaires cyniques : pas question de revenir pour une tournée sans un nouvel album et brailler Lambé jusqu’à cette fin de siècle. Ce fût un siècle formidable, certes, quelques malentendus seulement, des histoires, des histoires. Bref, on connait la chanson.
Plates Coutures a germé des mois durant, secret gardé, comme des gosses qui préparent une drôle de connerie. Mais aujourd’hui, cet album n’est pas une mince affaire. Décevant au premier abord tant il oscille ostensiblement entre riffs efficaces mais trop académiques (« Nous Y Sommes »), ritournelles moins ficelées (« Overcom ») et embardées rock en forme de pétard mouillé (« Lésine Pas », « Retour A La Normale »). On est en terrain conquis, pas de méprise… pas de flamme ? Les claviers, nouveauté discrète, n’y changent pas grand-chose. Mais les écoutes s’enfilent et ne se ressemblent pas. Peu à peu, les mots prennent forme, les déclamations et manifestes engagés reviennent comme de vieilles copines. Les mélodies se révèlent et font jaillir quelques beaux moments (« Ô Ma Beauté », « Toboggan », « Petite Frappe »). Sur le retour, heureusement pas sur la pente descendante, Matmatah revient honorablement sur les traces de son glorieux passé. Sans la finesse ni l’inspiration d’Archie Kramer.
Note Rocklegends : 3 /5
Jean