Rover - Rover (2012)
Pistes :
1. Aqualast
2. Remember
3. Tonight
4. Queen of the fools
5. Wedding bells
6. Lou
7. Silver
8. Champagne
9. Carry on
10. Late night love
11. Full of grace
12. Father I Can't Explain (Bonus)
Musiciens :
Timothée Régnier
Critique :
D'un premier EP qui a déjà fait mouche fin 2011, Timothée Régnier aka Rover se dévoile entièrement sur son premier disque éponyme. Une oeuvre assez magistrale qui synthétise tant ses influences musicales que son propre vécu. L'histoire est, comme souvent, peu commune. Après deux ans passés au Liban avec son frère, Timothée est prié de quitter le territoire pour des raisons de visa. Il quitte autant le pays que le groupe de punk rock The New Government dont il est guitariste. Il rejoint la Bretagne, isolé dans une maison de famille qui recèle d'instruments divers et variés. Libéré, affranchi de sa seule condition de guitariste, Timothée devient Rover. Multi instrumentiste, il crée minutieusement ce disque de la première à la dernière pièce. Un véritable travail de joaillier très personnel où rien n'est laissé au hasard, la référence à Brian Wilson prend toute sa dimension. L'obsession du détail, de la mélodie et des nappes instrumentales.
Consciemment ou inconsciemment, on entend derrière les idées surprenantes de Rover des inspirations de Dylan (« Lou ») ou de Bowie (« Late Night Love ») mais qui s’en plaindrait ? Car le jeune français a suffisamment de génie pour ne pas servir des mélodies éculées mais bien intégrer sa culture musicale dans un projet très intimiste et foncièrement personnel. Et la maturité qui se dégage d’« Aquaplast », de « Remember » ou de « Queen Of The Fool » est à proprement parler sidérante. De ces treize titres on ne regrettera qu’une légère flexion sur la fin sauf la magique (Father I Can’t Explain »). Mais l’atmosphère pluvieuse, romantique et crépusculaire renforcée par une sublime voix versatile font de Rover un orfèvre pop de haut niveau.
Note Rocklegends : 3½ /5
Jean Jean