Smashing Pumpkins - Shiny et Oh So Bright, Vol. 1 (2018)
Pistes :
01. Knights of Malta
02. Silvery Sometimes (Ghosts)
03. Travels
04. Solara
05. Alienation
06. Marchin’ On
07. With Sympathy
08. Seek and You Shall Destroy
Musiciens :
Billy Corgan (claviers, basse, guitare, chant) – Jimmy Chamberlin (batterie) – James Iha (guitare, basse) – Jeff Schroeder (guitare)
Chronique :
Ça devait être la grosse annonce, bien entendu. Dix-huit ans que James Iha, Jimmy Chamberlin et le boss, Billy Corgan – sans D’Arcy – n’avaient pas besogné dans le même studio. Corgan avait tenté de faire son deuil, se lançant corps et âme dans d’autres projets, sous son patronyme ou avec Swan en 2003. Puis en reprenant le nom, les Smashing Pumpkins. Mais rien n’y a fait.
En 2007, sort Zeitgeist, semi-catastrophe puis Oceania en 2012 et Monument To an Elegy en 2014, absolument honorables l’un et l’autre. Le gars a de la bouteille et du talent. Les braises étaient encore chaudes, les charbons ardents. Mais en ce début 2018, les rumeurs se sont confirmées, les Smashing Pumpkins du début, ou presque, allaient remettre le couvert. Il est temps de passer à table : Shiny et Oh So Bright, Vol. 1 / LP: No Past. No Future. No Sun.
Les Smashing Pumpkins étaient, dans les années 90, l’un des groupes alternatifs les plus talentueux et audacieux, avec trois premières pépites dont un double album mythique. La suite oscille ostensiblement en eaux troubles, avec quelques tentatives de réinventions parfois limites mais toujours ambitieuses.
Et c’est bien le premier défaut que l’on peut trouver à ce nouvel album. Outre le plaisir de réentendre la voix nasillarde et venimeuse de Billy Corgan, les frappes sèches et techniques de Chamberlin, l’apport de James Iha reste timoré. Moins mélodique, moins furibond, moins gras, son jeu se serait-il assagi ? Presque banalisé au point de devenir son propre parodiste ? La faute aux structures de Corgan ? « Silvery Sometimes (Ghosts) » sonne plus que jamais Pumpkins, mais adouci et saupoudré de cordes banales. « Seek You Shall Destroy », brulot alternatif ? Banal, lui aussi. Rien n’est mauvais sur ce disque, « Alienation » et « Knights Of Malta » aux atours pop affirmés sont même plutôt réussis, et même « Silvery Sometimes (Ghosts) » et « Solora » se laissent clairement écouter. La production de Rick Rubin (The Cult, Red Hot Chili Peppers, System Of A Down) est corpulente, bien sûr, mais aussi clairement fainéante. Tout le monde pouvait espérer mieux pour ce retour. A commencer par les Smashing Pumpkins eux-mêmes.
Note Rocklegends : 3 /5
Jean