Stephen Malkmus & The Jicks - Sparkle Hard (2018)
Pistes :
01. Cast Off
02. Future suite
03. Solid Solk
04. Bike Lane
05. Middle America
06. Rattler
07. Shiggy
08. Kite
09. Brethren
10. Refute
11. Difficulties/Let Them Eat Vowels
Musiciens :
Stephen Malkmus (guitare, claviers, chant) - Joanna Bolme (basse) - Mike Clark (guitare, claviers) - Jake Morris (batterie)
Chronique :
Stephen Malkmus, ça ne vous parle pas ? Ok. Mais Pavement ? Ça, ça vous parle ! Hein ? Qui ? Bon ok. Si l’érudit se souvient notamment de Slanted & Enchanted, premier disque culte des californiens, le commun des mortels a totalement bouffé la feuille. Pavement est au panthéon des groupes lo-fi à tendance bruitiste et pas toujours accessible. Le combo s’est séparé à l’orée des années 2000 et malgré quelques reformations éphémères, Malkmus a surtout pris son envol avec The Jicks, quelques pointures de Portland. Avec cinq albums en quinze ans, le groupe bosse tranquillement mais assure à chaque fois des albums de grande qualité. Wig Out At Jagbags, sorti en 2014 n’avait pas fait exception et, autant casser l’intenable suspens immédiatement, celui-ci lui emboite le pas.
Ce qui est assez incroyable avec Malkmus et sa troupe, c’est cette faculté à sortir de très belles productions sans grands titres. Le travail sur les mélodies mais aussi et surtout sur les guitares est toujours saisissant. La guitare lourde et revêche (« Shiggy »), les riffs décontracts (« Future Suite »), les ballades habillées de cordes élégantes (« Solid Silk », « Brethren ») et les joliesses pop (« Bike Lane », « Middle America ») sont embarquées sur ce Sparkle Hard. L’atmosphère est globalement légère, Malkmus égrène son chant relax et ses petites expérimentations.
Car la différence fondamentale avec ses précédentes productions, c’est que l’ex-Pavement reconnaît avoir plutôt composé sur son piano (dont il dit être un piètre joueur) que sur sa guitare. Les musiques, bien qu’ornées de petits riffs bien ciselés et de rythmiques habiles, ont une dimension plus éclectique, avec des sonorités et des arrangements plus bigarrés. Sur la durée, Sparkle Hard est à double détente, une première lecture assez simple et agréable et une seconde plus aboutie qui démontre une vraie réflexion dans ces chansons ingénieuses.
Note Rocklegends : 3½ /5
Jean