The Dirty Pretty Things - Waterloo To Anywhere (2006)
Pistes :1. Deadwood
2. Doctors And Dealers
3. Bang Bang You'Re Dead
4. Blood Thirsty Bastards
5. The Gentry Cave
6. Gin & Milk
7. The Enemy
8. If You Love A Woman
9. You Fucking Love It
10. Wondering
11. Last Of The Small Town Playboys
Musiciens :
Carl Barât (guitare, chant) - Didz Hammond (basse) - Gary Powell (batterie) - Anthony Rossomando (guitare)
Critique :
Il a fallu se résigner à la séparation de l'un des "couples rock" les plus excitants de ces dernières années, quoi qu'en disent les détracteurs. Les Libertines sont bien séparés, mais non sans douleurs de part et d'autre. On n'est pas loin de penser que ce gâchis restera à jamais en travers de la gorge d'un Carl Barat éprouvé, et sûrement d'un Pete Doherty pour le moment trop défoncé pour réaliser.
C'est Pete qui a dégainé le premier avec les Babyshambles, et voici le premier venu de Barat et les Dirty Pretty Things, dont le line up contient également l'ex (excellent) batteur des libertines, ainsi que le guitariste remplaçant de Doherty sur l'ultime tournée.
Le résultat est... assez proche des Libertines. Le style Barat, dans la rythmique et le chant est très proche de ce qu'il faisait avant. Il avait une grosse influence sur son ancien groupe, tout en étant plus effacé que son compère. C'était très clairement la conjugaison des deux forces qui donnait au groupe son essence, sa puissance.
Ce premier disque des Dirty Pretty Things est très clairement orienté punk. C'est un album pressé du début à la fin, qui démarre sur les chapeaux de roue, et termine "on fire". Le style est toujours convaincant, la rythmique de guitare garde toujours son aspect "fouillis, complexe, riche et percutante", avec une masse de petits solos un peu acides. Du beau travail, d'autant que le niveau est encore plus rehaussé par le fantastique jeu du batteur. Le problème, c'est que du feu de paille, on a presque du mal à passer à l'incendie de forêt. Il ne suffit pas de jouer fort et bien pour faire un bon disque, il faut amener une sorte de magie qui trouble l'efficacité, une magie qui transforme un album de douleurs et de hurlements, en un amas de brûlots mythiques, à la Fun House des Stooges.
Très proche des Libertines, dont il n'a pas encore cicatrisé, Barat n'amène pas suffisamment de charisme à ses morceaux pour en faire des rouleaux compresseurs. Pourtant ça sonne bien, ça ressent les vieux démons du rock et du punk, on a même le droit à un single fracassant, et très bien composé, avec "Bang Bang You're Dead". Mais dans l'ensemble, on reste frustré de se retrouver devant un groupe prometteur, un artiste encore en devenir, mais qui ne se détache pas encore de son passé. La prise de risque est alors trop minime pour renverser les plus sceptiques... et prendre tout le monde à contre-pied. C'est pourtant ça aussi le rock n' roll!
Note Rocklegends : 3½ /5
Jean Jean