The Hot rats - Turns On (2010)

Pistes :

01.I Can't Stand It (Lou Reed)
02.Big Sky (The Kinks)
03.Crystal Ship (The Doors)
04.(You Gotta) Fight For Your Right (To Party!) (Beastie Boys)
05.Damaged Goods (Gang of Four)
06.Love Is The Drug (Roxy Music)
07.Bike (Pink Floyd)
08.Pump it Up (Elvis Costello)
09.The Lovecats (The Cure)
10.Queen Bitch (David Bowie)
11.EMI (Sex Pistols)
12.Up The Junction (Squeeze)

Musiciens :

Gaz Combes (guitare, chant) – Danny Goffey (batterie)

Critique :

Le nom du groupe évoquera sans nul doute chez l’érudit rock un album mythique de Frank Zappa et le nom des musiciens convoquera celui de Supergrass. Dans les deux cas, en plein dans le mille. Gaz Combes et Danny Goffey, respectivement chanteur-guitariste et batteur de Supergrass, s’octroient une parenthèse ludique sous le nom de The Hot Rats pour réaliser un album de reprises. L’exercice est toujours périlleux, souvent sans intérêt - Peter Gabriel venant lui-même d’en sortir un tout à fait dispensable – et tournent fréquemment à la private joke. Bref, comment juger objectivement un recueil de morceaux souvent cultes ? Il faut absolument se détacher des originaux pour juger la qualité d’interprétation des artistes. Plus facile à dire qu’à faire…

Mais c’est sans compter que les gars de Supergrass ont toujours eu une culture musicale pointue, de la rouflaquette en masse et une collection de gratte qui sonne vraiment bien. Sans oublier que la production a été confiée à Nigel Godrich, connu notamment pour accompgner sans cesse Radiohead. Le répertoire en lui-même ne souffre déjà d’aucune faute de goût et se révèle parfaitement éclectique. Du punk avec une reprise en acoustique de « E.M.I. » des Sex Pistols, du glam en réussite avec les reprises « Love Is A Drug » de Roxy Music et « Queen Bitch » de Bowie, du rock décadent avec « I Can’t Stand It » de Lou Reed. Le duo s’attaque même aux Doors et à Morrison sur « The Crystal Ship » et là encore Combes, Goffey et Godrich ne se ratent pas, servant une version soutenue par le piano et transcendée par une guitare crade et un chant habité. Au final, ce qui impressionne, c’est leur capacité à véritablement s’approprier ces morceaux des autres, en donnant au tout une cohérence et une vie qu’il faut absolument saluer. Rien que le concept d’album de covers n’en fera pas le disque de l’année mais rien n’empêche d’en dire du bien, beaucoup de bien.

Note Rocklegends : 3½ /5

Jean Jean