Triggerfinger - La Carene - 16.10.2014 (2014)
Crédit photo :
© Martial Morvan
Date et lieu :
La Carène, Brest - 16 octobre 2014
Live report :
Ce soir à La Carène, Triggerfinger lançait l’assaut. Ceux qui identifient les Belges à la reprise acoustique de « I Follow (Rivers) » en ont pris pour leur grade et leurs oreilles, deux pour le prix d’un.
En power trio guitare-basse-batterie, le groupe entre en scène. Le style est carré, costards cravates, sapés comme à Wall Street, l’exubérance en plus. La comparaison s’arrête là naturellement. Triggerfinger, c’est du rock n’ roll, lourd, puissant, pachydermique. C’est du riff en pagaille, poids lourds et acier trempé mais avec une vraie finesse mélodique en fond. D’ailleurs, ce soir-là, le son est gras et fort à souhait mais bien réglé. On est loin du bordel sonore des groupes heavy de mauvais goût. La salle est bien parsemée mais les quelques centaines de personnes se sont mises d’accord : on remue les guiboles, on hurle, on siffle, on fait du bruit… rock & roll animals.
Et puis on sent que la scène, c’est maîtrisé chez Triggerfinger. Ils ont les temps morts qu’il faut, les temps forts qu’il faut, les montées en puissances, les déflagrations sonores et quelques accalmies rares mais lumineuses. Mario se permet même un gros solo de batterie des familles, éclairé de main de maître par ses deux acolytes qui soulèvent des spots et se transforment en techniciens lumières pour l’occasion. En rafale, le trio envoie les cartouches de son dernier album dont « By Absence Of The Sun », « Perfect Match », « There Isn’t Time » ou encore « ... And There She Was, Lying In The Wait » et naturellement un florilège de pépites comme « My Baby’s Got A Gun », « All This Dancin' Around » et l’énorme « On My Knees » et son riff bestial. Moment d’accalmie, la salle se relâche, la tension baisse sur « All Night Long » qui valorise la voix suave et inimitable de Ruben Block. Superbe.
La fin du concert est sonnée, un peu plus tard, par deux coups de glas bien gras, « Off The Black » et « Cherry ». L’ovation est franche, le groupe a tout donné.
Jean Jean