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Bruce Springsteen, Lenny Kravitz, TV On The Radio ... - Festival des Vieilles CharruesImage (2009)


Date et lieu :

Carhaix - 16 au 19 juillet 2009

Crédit Photo :

(c) Hervé Le Gall

Commentaires :

Les Vieilles Charrues ne connaissent pas la criseÂ… Le festival vient d'exploser ses propres records de ventes, pour la deuxième année consécutive. 230 000 festivaliers dont 194 000 entrées payantes. Toujours plus ambitieux, les organisateurs du plus grand festival de France (organisé à Carhaix bordel, moins de 8 000 habitants dans le centre Bretagne !) ne se donnent plus de limites et laissent libre cours à leurs rêventÂ… Dans leur wishlist, Neil Young, AC/DC et le Boss. Cette année c'est fait, Springsteen est sur le champ, ici sur la scène Glenmor, la plus grande d'Europe. Un événement, une première dans un festival Français et un des seuls festivals européens. La porte est ouverte, nous, petits bretons du fin fond de la France, pouvons enfin rêver éveillésÂ… un jour Angus foulera peut-être la pelouse.

C'est Lanig qui y était le jeudi et qui relate ces instants historiques pour Rocklegends (thanks Lanig, t'es un chef !).

Jeudi : Bruce Springsteen : I'am a Legend...

Bon, ben ça y est, on y est ! Le jeudi 16 juillet 2009 : Le Bruce est à Carhaix ! Vu le buzz que cela provoque dans les médias, on se dit qu'on est au moins là où il faut être ce soir en France. Je ne cache pas que dès l'annonce de la venue du Boss, j'ai couru sur le Net prendre mon billet. D'autant que dans le paquet cadeau, il y avait aussi The Killers, que des bonnes raisons de venir.

Passons sur le bordel pour arriver sur le site, j'arrive à l'arrache devant la scène pile poil pour le début des Killers. Première constatation, il y a du vent, et le son est crado. Pas grave, me dis-je, ça va s'arranger côté balances. Que dalle ! Le son restera pourri tout le concert. C'est brouillon, tout est écrasé, saturé, les mélodies (pourtant le point fort des Killers) ne ressortent pas et tout semble plat ! Moi qui adorait leur album Sam's Town , je ne retrouverai jamais la puissance que j'attendais.
Du côté prestation des Killers, pas mieux. Le minimum syndical. A leur décharge, on pourra dire que les gens étaient là pour la suite et c'est tout et qu'ils n'avaient pas envie...
Même Mr Brightside n'a pas réveillé le site ! Une déception finalement ! S'ils étaient passés le samedi soir à 22 h, peut-être auraient-ils été mieux placés...

Bon, je me dis que je vais me chercher une petite mousse pendant la pause, euh non, finalement, la foule est là, compacte, je ne bouge pas. Bruce arrive enfin et balance directement « Badlands ». Dès le départ, au bout de 2 minutes, il arrive déjà à faire chanter la foule. Le temps de chauffer la voix, de régler la balance et là le son devient bien meilleur que pour The Killers. On est bien hein Tintin !

Springsteen enchaînera les morceaux pied au plancher, à fond la caisse. On est sûr maintenant, il sait compter jusqu'à 4. One, two, Three, Four et hop envoi la purée Marie-Josée ! C'est direct, franc du collier, ça fait pas dans la dentelle mais putain ça fait du bien !
Le E-street Band est vraisemblablement au top (c'est Bruce qui le dit...). A ce sujet, mention spéciale au batteur Max Weinberg qui avec ses airs d'employé de banque quasi à la retraite nous tient la baraque comme pas deux. Côté guitare, on parle souvent de Steven Van Zandt comme le pilier du E-Street, c'est vrai, mais celui qu'on remarque le plus, c'est bien Nils Lofgren : il est de tous les bons coups, grosse présence, solos en pagaille, et variété des sons...et des guitares.
Tiens en parlant guitares, Bruce a une faculté à changer de guitares assez étonnante : à chaque morceau (et parfois même en cours...), il te dégaine la gratte et en récupère une autre en 25 dixièmes, accords compris ! Hallucinant ! On aura vu la collection complète des oeuvres Fender : Telecaster à gogo et de toutes les couleurs, Strato (je crois pour Lofgren, pas sûr vu de loin...) plus quelques grattes folk impossibles à identifier. Que dire de plus, sinon qu'il aura été, et de loin, fidèle à sa légende (dire que ce type à 60 balais !!! Il saute comme un cabri, se roule par terre, court partout, capte toute la lumière, relance la foule, chante, gratte, se rafraîchit à coup d'éponge style Rugby et repart pour un tour) : une bête de scène, généreux, punchy et vraisemblablement heureux d'être là : il est des sourires sur scènes entre zicos qui ne trompent pas.
La version de « Working On A Dream » a été superbe, « Because The Night » bien sûr (on connaît la version de Patty Smith mais on oublie souvent que c'est Bruce qui lui a offert ce joyau), « The Rising » et « Dancing In The Dark » à la hauteur, bref que du bon.

Et puis, un gros moment d'émotion quand même quand Bruce dégaine l'harmonica et entame « The River » dans une version dépouillé, presque parlée, superbe, la petite larme au coin de l'oeil n'est pas loin ! Sur la fin, on aura droit à un gros folk entraînant avec « American Land » et l'occasion de voir le fiston Springsteen apparaître sur scène : on verra Bruce le prendre par l'épaule et lui chuchoter à l'oreille « Regarde Fiston, regarde cette foule et savoure ce moment, c'est ça mon bonheur' » , il en rêve encore....

Et puis bien sûr, un gros final Rock n' Roll avec une version bien sympa de « Twist and shout / La Bamba » qui clôturera 2 h 30 d'un concert que l'on qualifiera désormais de Légendaire aux Vieilles Charrues . On l'attendait, il est venu et il est bien aussi grand qu'on le dit ! Merci Bruce ! ANTHOLOGIQUE.

(Ps : maintenant qu'on a chopé un gros poisson, on va pouvoir en avoir d'autres, Bowie nous doit une revanche, AC/DC serait une bombe, pourquoi pas les Stones, et puis alors là je meurs sur place (mais après le concert quand même), la reformation pour un ultime concert d'adieu à Carhaix de Led Zep !!!!).

Allez Tchao et la suite pour Jean-Jean.

Lanig

Pour ma part, cette année, la journée du vendredi me plaisait bienÂ… les autres moins. Récit des quelques grands moments de la journée.

Vendredi : Lenny décroche la lune...

Depuis 2001, ma première aux Charrues, j'ai vu défiler du lourd, du colossal, de la découverte, de la légendeÂ… bref de grands moments. Manu Chao, Deep Purple, Les Stooges, Arcade Fire, REM, The Hives, PixiesÂ… Mais depuis tout ce temps, un artiste manque à mes yeux pour enflammer encore et toujours les festivaliers aussi ouverts que chaleureux à Carhaix. Lenny Kravitz.

Arrivée sans stress sur les coups de 17h sur le site. La germano nigériane Nneka est sur scène, jouant sa world music aux influences très diverses, tirant son essence entre autres du reggae et du gospel. Le ciel fait encore ses caprices et un peu de musique du soleil ne se refuse pas. C'est un peu répétitif et un peu trop dominé par la basse mais la chanteuse arrive à me soutirer quelques bonnes impressions sur ses deux ou trois morceaux de fin, plus enlevés et assez prenants. L'envoûtement a du faire effet, le soleil pointe le bout de son gros nez et ne repartira qu'à la nuit venue.

Un quart d'heure après, Montgomery, groupe Rennais, monte sur Kerouac (la moyenne scène). Le parterre est encore bien clairsemé et le groupe semble avoir quelques problèmes de son. Un côté trop brouillon qui étouffe toute tentative mélodique. La mayonnaise ne semble pas prendre et l'accueil est cordial mais pas démentiel. Assis à quelques dizaines de mètres, bière à la main, je ne rentre pas dans le trip. Bref, mon Juju me dit que l'album vaut le coup. Alors d'accord pour la revanche en version studio. Sans rancune et à la prochaine.

Focus On : Benabar

Pas franchement fan de son style un peu trop « variétoche franchouillarde », Benabar n'est pourtant pas à laisser de côté. Des paroles simples évoquant le quotidien, des musiques entraînantes et une patate incroyable. Benabar se pointe donc sur Glenmor, pour la deuxième fois (le hasard fait que j'y étais pour la première en 2004). Avec beaucoup d'humilité mais une motivation sans faille, lui et son groupe démarrent pied au plancher. Benabar provoque gentiment, court, danse, parle, rit et donne tout ce qu'il peut. Naturellement, ses plus gros titres y passent « Quatre Murs Et Un Toit », « A La Campagne », « L'Effet Papillon », « Le Dîner » parmi tant d'autres. Benabar, c'est plus qu'un concert, c'est un spectacle entre musique et one man show, le tout théâtralisé et travaillé dans les moindres détails. Ca a ses bons côtés mais ça ne cache pas la relative faiblesse des paroles et une voix sans émotion. Mais bon, le résultat est là et le public salue le quarantenaire vêtu d'un costard noir et d'une cravate et chaussures bleues. Belle énergie et chapeau aux zicos à fond dedans. Bon, on passe aux choses sérieuses ou quôa ?

Focus On : TV On The Radio

La soirée du Label Fargo a démarré sur la petite scène Xavier Grall et c'est maintenant Alela Diane qui s'apprête à monter sur scène. Pour autant, impossible de louper TV On The Radio sur Kerouac. Groupe New Yorkais de rock expérimental, TV On The Radio avait notamment reçu des éloges conséquents de David Bowie il y a quelques années. Pour ma part, je connais surtout leur excellent dernier album sorti en 2008. Et dans le petit monde du rock, les bruits courent viteÂ… et TV On The Radio s'est taillé une grosse réputation scénique. Les New Yorkais entrent en scène. Guitares, saxo, batterie, clavier et autres armes du crime se bousculent sur la scène. TV On The Radio fait bien honneur à sa réputation avec ses émanations expérimentales et une énergie de suite palpable. La plupart des titres du dernier album sont joués différemment, souvent plus vite et nouvellement arrangés. Ca joue bien, ça groove pas mal mais le son est encore une fois un peu brouillon et le saxo n'arrange rien dans ce joyeux capharnaüm. Malgré le gros potentiel, je reste un peu sur ma faim. En même temps, j'ai la tête déjà ailleurs.

Focus On : LennyÂ… la leçon de rock.

Vingt ans d'écoute de Lenny et seulement troisième concert pour moiÂ… et le tout depuis mars 2008. Par le plus grand des hasards, j'ai pu voir, en si peu de temps, Lenny dans presque toutes les configurations. Petite salle intimiste à La Cigale, grande salle de musique au Zénith de Nantes et en festival, aux Charrues, devant un parterre de près de 50 000 poilus. Mais l'envie et le plaisir sont intacts. Je connais le festival Carhaisien, et ses foutus festivaliers (dont je fais partie), presque aussi bien que Lenny et je sais qu'ici, ce n'est pas ailleurs.

Jusque là, le public était éparpillé, plus occupé à planter les tentes, à fêter les retrouvailles et à enfiler des mousses. 22h30 aura sonné le rassemblement. Parfois mal perçu, comme une rock star people ou une machine à tubes, Lenny est pourtant un putain de performer, un showman entouré de zicos à te dégoûter d'apprendre à jouer d'un instrument. Et les détracteurs n'ont pas vu arriver la leçon de musique. Le « Parisiano-New Yorkais » foule Glenmor sous un accueil digne de là-bas. Et « Freedom Train » démarre pied au plancher. La setlist sera à peu de choses près (exempt « Stillness Of Heart ») la même qu'à Nantes deux mois auparavant. Mais pour caser tout ça en moins de temps, Lenny est à donf', pas venu ici pour enfiler des perles. Bonnet rasta sur la tête, lunettes noires, veste brillante et futal noir, Kravitz, c'est le paradis des photographes. Et puis côté son, on ne parle plus de la même chose. Le son est titanesque, réglé comme du papier à musique, du velours pour les oreilles et l'équilibre voix-instrument est parfait. Solos de guitares, breaks, jams, la pelouse de Kerampuilh frémit sous les rythmes funky et groovy. Forcément, « It Ain't Over Till It's Over », « I Belong To You » et « Believe » font hurler les foules. Et puis Lenny lance « Dancin' Till Dawn » avec un énorme jam au milieu. Le temps de tourner les lumières vers le ciel (briquets, caméras, téléphonesÂ…) pour rendre un hommage à Michael et de reprendre quelques passages de « Billie Jean ». Putain d'moment.

La nuit est enfin étoilée sur le centre Bretagne et la deuxième partie du concert est à graver dans les annales. « I'll Be Waiting » provoque l'hystérie avec l'énorme solo final du non moins phénoménal Craig Ross. La suite n'est que succession de folie, « Always On The Run », « American Woman » et « Fly Away » avant de rentrer dans les coulisses. Lenny revient et annonce qu'il a encore le droit à quelques minutes. Il a pourtant déjà mangé les 1h30 réglementaires. Impossible de mettre les voiles avant « Let Love Rule » et le deuxième rappel absolument gigantesque sous « Are You Gonna Go My Way ». Et en route pour la joie !. Un bordel de 50 000 personnes déchaînées sous les riffs et les explosions pyrotechniques. Leçon terminée, on est rincé. ANTHOLOGIQUE.

Des étincelles plein la tronche, le temps de faire une pause vidange, de recharger directement la boîte à houblons et hop, un tour du côté de Kerouac pour jeter un oeil sur l'énervé du soir. The Jim Jones Revue est en selle. Guitare, basse, batterie et claviers s'entrechoquent, la voix déchirée (et pas que, vu le fond de l'oeil de Jim Jones), le groupe anglais envoie la sauce sans demander son reste. Du vieux rock n' roll, du bestial, hérité directement de Jerry Lee Lewis et Little Richards. Retour dans les 50's-60's avec furie. Ces types sont malades. Bref pas forcément original mais foncièrement rock n' roll.

Départ sous les lumières du site, après une vraie bonne soiréeÂ… et ceux qui sont restés s'accordent à dire que Birdy Nam Nam a mis le feu juste après. Vivement l'an prochain.

Jean Jean

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