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dEUS, Sting, The Hives, Asaf Avidan, ... - Main Square FestivalImage (2013)

Crédit photo :

© Jérôme POUILLE

Date et lieu :
 
Citadelle Vauban, Arras – 06 juillet 2013

 

Live report :

En mode commando, direction le Nord pour la troisième année. Un Nord qui affiche tout de même 26° au compteur, une sécheresse qui pousse à rincer le gosier tous les quart d’heure. Point de bière Ch’Ti ici, le géant Néerlandais à la marque verte a la main mise sur les troquets du site… Mais pourtant, Dieu lui sera reconnaissant de sponsoriser la si belle Green Room, qui abrite toujours une flopé de bons artistes en face d’un gros carré de verdure.

Et cette année, l’affiche du Main Square semble avoir tapé dans le mille après une édition 2012 qui aura laissé les organisateurs sur leur faim. Pourtant, l’affiche n’a rien d’un immense privilège : Green Day était à Rock En Seine l’an dernier, ainsi que Sting aux Vieilles Charrues et ailleurs, Indo se lance en tournée de fin d’année, Asaf Avidan, Alt-J, The Hives, Lou Doillon et consort globbe-trottent en masse cette année… Mais c’est l’équilibre de l’affiche qui a franchement de la gueule.

C’est durant la journée du samedi que l’équipe Rocklegends tient la corde, bravant insolation et rosé du Loir-et-Cher (pauvre de nous). Ceci dit, l’affiche est équilibrée et sans mauvais goût (Mike & The Mechanics ça compte pas, c’était pour rire).

Direction la Green Room pour les irlandais de Kodaline et leur pop sirupeuse qui a du mal à tenir la marée. Hey mec, j’ai déjà entendu ta chanson ? Non ? Bon c’était un autre groupe alors. Pardon. Ca sentirait le réchauffé ?

Of Monsters And Men semble avoir une côte (mal taillée…) auprès d’un public qui envahit le parterre de la Green Room. Rarement on a vu autant de monde à cet endroit et à cette heure-là. Même Saez qui entame 30 minutes plus tard son set sur la grande scène n’y fera rien. Et pourtant, outre l’aspect sympathique de l’ensemble, avec une réelle tentative d’apporter quelques montées en puissance et tours de passe-passe, les Islandais manquent cruellement de charisme et d’une touche génie. Le binôme chant est un peu démoli par la voix (et le look) d’elfe de Raggi qui occulte presque entièrement la belle prestation de Nanna au lead vocal. Pour autant, mon avis semble à contre courant d’une foule séduite…

Le Main Square abrite aussi sous les arbres un petit village, genre bouffe terroir avec un bar à vin reconstitué, bancs, tables, tonneaux et compagnie… Idéal avant l’enchaînement fatal de la soirée.

D’ailleurs, on redescend pour la venue d’Asaf Avidan. Musicalement, Asaf et ses sbires tiennent la marée (plutôt deux fois qu’une). Derrière son single populaire, l’Israélien cache un vrai beau concert musicalement bluffant, empreint de musique folk, parfois tribale, parfois orientale et quelques gisements psyché-blues qui rappellent - tenez-vous bien - les Doors (sons de Rhodes à la clé). Mais cette voix, c’est un truc unique. A peine deux crissements de voix et la rangée de poils se met au garde-à-vous sans broncher. Ajoutez à cela qu’il est loin d’être manch’ à la guitare et l’affaire est pliée. Et dire que les Hives vont démarrer et qu’on doit partir avant la fin… Monde cruel !

Hors de question de rater l’entrée en matière des Hives. Le public attend religieusement, le visage rougeaud et les yeux cachées derrière des milliers de Ray-Ban. Le dépucelage va être radical pour certains… Howlin’ Pelle et sa horde de sauvages suédois déboulent comme des furies sur « Come On », hymne introductif prêt à l’emploi suivi de l’uppercut « Main Offender ». Le public, un peu lymphatique au début, deviendra de plus en plus primaire durant cette grosse heure de riffs taillés au hachoir, enchaînant hit sur hit. L’autoproclamé plus grand groupe du monde va en tout cas monter en puissance, aguichant la foule jusqu’à l’enchaînement final démesuré : l’immense « Tick Tick Boom » donne l’assaut, suivi de « My Time Is Coming » en embuscade et le stoogien « Patrolling Days » qui parachève le tout. Alors oui, les Hives recrachent la même recette depuis des années mais le résultat final est criant de réalité : c’est du rock & roll décérébré et ça fait du bien bordel ! … et chapeau bas aux roadies ninjas.

Direction la Green Room pour Alt-J dont le concert a démarré depuis quelques minutes. En gros, pour éviter de tourner au tour du pot, la sentence sera celle qu’on pensait. Les gars de Leeds ont réussi un coup de maître avec An Awesome Wave, premier disque assez brillant, melting pot d’influences et surtout une construction mélodique assez remarquable. Mais leur musique ne se prête pas au live et les anglais semblent comme enfermés dans leur construction studio et n’arrivent jamais à s’en éloigner. Sans prise de risque, sans réflexion de fond sur la transposition live de leur disque, Alt-J tombe un peu à plat et reproduit trop fidèlement son disque sur scène. Ca reste beau et bien pensé, je suis même assez content d’entendre « Matilda » ou « Breezeblocks » mais bon…

Légende oblige, le parterre de la Main Stage est aussi peuplé qu’un bourg breton un jour de concours de cri de cochon. Sting va entrer en scène, basse à la main, bras gonflés et pectoraux déployés. L’ex-Police – 35 barreaux de carrière au compteur - a un répertoire long comme le bras, émaillé d’une foultitude de hits imparables qui ont traversé les générations (les dégarnis se reconnaîtront…). Sting est un type sympa, souriant, content d’être là, presque en chausson… D’ailleurs le son manque de volume et la musique un peu de punch. Sa voix reste pourtant formidablement intacte et, dès le début du concert, les hits imparables s’empilent, « If I Ever Lose My Faith In », « Every Little Thing She Does Is Magic », « Englishman in New York » et le public donne du coffre. Les chansons plus récentes emportent moins l’adhésion et, malgré le haut niveau musical de son groupe, on garde une impression de jeu en roue libre… Sting manque de prise de risques et de spontanéité sur cette tournée qui, renseignement pris, propose la même setlist tous les soirs… Mais on l’aime bien ce type.

Pour être honnête, on lève le camp avant la fin, surtout pour aller se faire tirer les oreilles par dEUS, qui se débrouille toujours pour passer là où je ne suis pas. Ce coup-ci, c’est le bon. Les Belges vont livrer un set électrisant, riche et dense musicalement où la part belle n’est pas faite aux concessions. La setlist se fait témoin du long chemin parcouru par dEUS depuis le début des années 90. Tom Barman et sa troupe envoient une sacrée impulsion rock versatile qui entasse intelligemment les strates d’instruments (guitares, basse, claviers, violons...) et de styles (electro, hip-hop, funk, rock …). Il faut bien reconnaître que cette exubérance sonore peut filer quelques maux de crâne mais quelle belle leçon de live, un set habité, volontaire et énergique à souhait ! Pour clore les débats avant les dj’s bonus de fin (C2C, Madeon), dEUS et son ultime « Bad Timing » à guitares saturées met à genoux : le plat pays occulte nos tentatives rock hexagonales presque toutes mort-nées.

Veni, Vidi, Vi(cious), on est revenu, on a vu et on a entendu. Cette journée fût autant une belle aventure humaine avec l’équipe Rocklegends qu’un beau parcours musical fait de découvertes lives de choix … Mais bordel, ils sont loin du site vos hôtels les mecs !

Jean Jean

 

Setlists :

Retrouvez la setlist de Sting

Retrouvez la setlist de The Hives

Retrouvez la setlist de dEUS

Retrouvez la setlist de Alt-J

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