Foxygen - We Are The 21st Century Ambassadors Of Peace & Magic (2013)

Pistes :

1. In The Darkness
2. No Destruction
3. On Blue Mountain
4. San Francisco
5. Bowling Trophie
6. Shuggie
7. Oh Yeah
8. We Are The 21st Century Ambassadors Of Peace & Magic
9. Oh No 2


Musiciens :

Sam France – Jonathan Rado

Critique :

Foxygen, c'est avant tout un duo californien de jeunes mecs bourrés de références irréprochables avec un vécu long comme le bras dans pléthore de projets. Au moment de mettre en boîte leur premier disque à l’été 2012, Sam France et Jonathan Rado sont aidés par Richard Swift, un touche-à-tout membre de The Shins, sorte de mentor qui prend sous son aile ces gamins bien inspirés.

Quelques mois plus tard, Foxygen met un coup de masse retentissant et le petit monde de l’indie rock se met en émoi, pas encore à genou mais presque… la langue pendante, le filet de bave sous le menton. D’abord, ce titre à rallonge - We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic - aussi dense et perché que leur musique, véritable vent de fraîcheur salvateur. Pour planter le décor et sans tomber dans le raccourci pompeux voir scabreux, ce disque est un melting pot des Stones, des Kinks, du Velvet et de Dylan revisité par MGMT. On retrouve l'incroyable inspiration mélodique bluesy, folk et pop des années 60-70 avec une touche de psychédélisme et un son résolument contemporain. Les deux musiciens parviennent habillement à livrer une œuvre libre et bigarrée, jamais linéaire. Capable d’offrir un road trip popesque sous acide (« San Francisco »), un blues aérien « On Blue Mountain »), un groove stonien syncopé (le sublime « Oh Yeah ») et d’arpenter l’histoire belliqueuse du punk écervelé (« We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic ») sous l’influence de Richard Swift. Outre l’instrumentation brillante, Foxygen peut aussi compter sur les cordes vocales caméléon de Jonathan Rado, un atout de plus.

Cet album est en fait une manipulation de génie, un joli coup d'éclat de deux érudits bien avertis... et peut-être pas si candides que ça.

Jean Jean