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Pixies, Tracy Chapman, Bumcello, ... - Festival des Vieilles CharruesImage (2006)


Crédit photo :

Hervé LE GALL Cinquième Nuit

Frank Black et Kim Deal sur la grande scène des Vieilles Charrues














Commentaire :

Joyeux anniversaire !

Cette année 2006 marque les 15 ans de ce monumental Festival des Vieilles Charrues. Une ambiance phénoménal, un grand mouvement populaire et souvent de mémorables concerts, voilà quelques traits de caractère des Charrues depuis 1992, avec ces quelques centaines de personnes, contre 200 000 cette année !

Pourtant, cette 15ème édition n'a pas brillé par son affiche extraordinaire. Placebo, Cali, Raphaël, Madness, dEUS, !!!, Â… du bon et du moins bon. C'est pourquoi je me suis décidé à n'y aller que le dimanche, et principalement pour les Pixies, encore un groupe de légende (à mettre à mon tableau de chasse ?) ! Voilà pourquoi je ne permettrai pas de narrer le Festival dans son ensemble, mais plutôt le dimanche et surtout les fabuleux Pixies.

16h15, arrivée sur le site, Da Silva et autres sont déjà passés, Olivia Ruiz a pris place sur Kerouac, la moyenne scène (sur les trois)Â… Vu de loin, elle est plutôt jolie, mais pas d'avis particulier sur sa musique, pas trop mon trucÂ… Le bon moment pour boire une première bière ! A 17h, Julien Clerc monte sur scène, assez radieux, le public des Charrues est très éclectique, et chaque artiste y trouve sa place. Le début est sympa, la suite un peu plus monotone et la dernière partie du concert relève le niveau avec les titres les plus connus « Femme Je Vous Aime » en tête !

Première déchirure !

18h30, c'est le moment de changer de scène, nous sommes aussi venus pour eux, les « barjos- instrumentistes » de Bumcello. Pour ceux qui ne les connaissent pas, Cyril Atef et Vincent Segal, également musiciens du groupe de M ! Un bassiste/contrebassiste et un batteur. Leur musique ? Indescriptible, totalement barrée, extrêmement éclectiqueÂ… Est-ce de l'impro ou des morceaux de leurs albums ? Mis à part « Jet Set » au rappel, je ne saurai pas dire. Ces mecs là sont, avant tout, deux génies parfaitement réglés, comme deux horloges, qui se connaissent sur le bout des doigts. Heureux d'être là, devant le public Carhaisien. A peine quelques notes et claquements de batterie que le public est déjà en feu ! Etonnant pour deux mecs seuls qui joue de la musique totalement décalée. Funk, rock, world music, tout y passe, et à toute vitesse ! Bum et Cello semblent vraiment apprécier de jouer ici, Cyril balance sans arrêt quelques mots de plaisir « Carhaix, vous êtes dans l'impro », et de finir par quelque chose comme « Merci, c'était un grand plaisir de jouer ici, on espère revenir ! ». Après une heure de show, de vrai show, avec des chorégraphies, des solos ravageurs de contrebasse et de batterie, d'échanges de cris avec le public, et de Cyril Atef qui se jette dans le publicÂ… avant un rappel bien plus rock. Bravo les mecs, ils sont là pour se faire plaisir, et ils transmettent du bonheur à une bonne partie des 50000 personnes présentes sur le site ! ANTHOLOGIQUE !

La diva des Vieilles Charrues ?

Enchaînement plus qu'intéressant sur la très populaire et mystérieuse Tracy Chapman, qui arrive sous une grande ovationÂ… On est aussi content de la voir ! Petite déception au départ, l'approche folk avec sa superbe voix n'arrive pas à masquer un côté assez soporifique, pour ne pas dire chiant ! Heureusement, la deuxième partie du set monte en puissance, et c'est surtout avec « Telling Stories », excellent titre, que Tracy sonne la révolution. Après ça, les morceaux bluesy, et autres complaintes folk soul défilent, le public est accroché et Tracy sort ses plus grands tubes parmi lesquels on retrouve, bien entendu, « Talking About The Revolution ». Franchement son timbre de voix est splendide, Tracy Chapman est simple, sensible et généreuseÂ… elle fait partie des artistes qui font plaisir à voir !

L'heure de vérité !

Entre deux, passent Rodolphe Burger et sa bande destroy parmi eux, le grand Serge Tessot GayÂ… Ca ne nous intéresse pas, c'est juste le moment de faire péter la bière et la chipo frite (on est festivalier ou on ne l'est pas !).

22h10, Frank Black chausse son costume légendaire de Black FrancisÂ… Dans le public, on s'interroge, on discute. Comment vont-ils être ? Et le public, que va-t-il penser ? Frank et Kim Deal, eux, ne se posent aucune question ! Les quatre musiciens (deux guitaristes, un bassiste, un batteur) arrivent à l'heure et balancent immédiatement un premier brûlot bien rock ! Le son est particulièrement excellent, et les jeux de lumières fantastiques, sur la grande scène Glenmor, la plus grande d'Europe. Black Francis est en grande forme pour sortir une pure performance vocale. Musicalement, c'est la claque ! Leur batteur est énorme, é-pa-tant ! En tout cas, les Pixies ne sont pas venus ici pour déconner ou parlotter, les morceaux s'enchaînent sans laisser reprendre le souffle, le public est déchaîné. Le set est carré, les mélodies rock, punk, bref, alternatives, sont toujours aussi belles et efficaces ! La plupart de ces grands titres sont sortis du légendaire Doolittle ! "Debaser", "Monkey Gone To Heaven", et autres "Hey".. . Frank Black ne décroche pas un mot tandis que Kim Deal s'essaie rapidement à quelques mots de Français : « Comment allez-vous ? ». Non, ce ne sont pas de grands communicants, mais sur le coup, on se prend cette énorme prestation en plein visage, et on oublie tout le reste !

Bien sûr, ces dizaines de milliers de personnes n'attendent plus qu'à libérer leur voix sur une superbe version de « Where Is My Mind », sans fioriture, mais avec 50 000 choristes ! Et là, les poils se hérissent d'émotion ! C'est stupéfiant d'entendre cette bourrasque de voix reprendre le passage « Ouhou, ouuuuuÂ….. », magique.

Kim Deal chante en lead sur deux morceaux, c'est sympa, même si la présence vocale et scénique de Black sont bien au dessus de celles de la bassiste. Il reprend de plus belle et, accroché à sa Telecaster ou autres guitares électroacoustiques, enchaînent, sans broncher, les dernières chansons toujours avec brio, et avec une prestance et un charisme imposants ! Le concert touche à sa fin, le groupe reste plusieurs minutes à saluer le public, conquis, impressionné par l'un des groupes les plus importants depuis années 80 ! Et moi, j'assiste à une nouvelle leçon de rock ! Juste le temps d'un dernier rappel, chanté par le batteurÂ… et les américains se retirent définitivement ! ANTHOLOGIQUE !

Pour fêter leurs 15 années d'existence, les organisateurs ont offert, à la suite, un magnifique feu d'artifice de plus de 10 minutes, grandiose ! Dyonisos entame son show, mais nous avons vu ce que nous étions venus voirÂ… alors on se retire, heureux, jusqu'à l'an prochain !

Jean Jean

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