Grand Funk Railroad - We're An American Band (1973)

Pistes:

1. We're An American Band
2. Stop Lookin' Back
3. Creepin'
4. Black Licorice
5. The Railroad
6. Ain't Got Nobody
7. Walk Like A Man
8. Loneliest Rider




Musiciens:

Mark Farner (guitare, claviers, chant) - Don Brewer (batterie, percussions) - Mel Schacher (basse) - Craig Frost (organ, claviers) - Â…

Critique:

En 1973, date de la sortie de l'album, l'univers du rock a déjà consommé et digéré l'ère nouvelle du hard rock. Des prémices de Cream, Led Zeppelin et autre Jeff Beck Group fin des 60's, où l'on parlait à peine de hard rock, le début des années 70 a complètement assis le genre, avec la montée en puissance du hard british de Black Sabbath, Deep Purple et, bien entendu, les incontournables Led Zeppelin. Comme toujours, Angleterre et Etats-Unis se tirent la bourre au niveau musical. Les réponses d'outre-manche viendront notamment avec Steppenwolf et Grand Funk Railroad.

Le groupe sort son premier disque en 1969, déjà résolument hard. Le groupe enchaînera sur 6 albums en moins de 4 ans, avant d'arriver au septième We're An American Band. Grand Funk a déjà connu le succès et les ventes par millions, mais rien n'arrête le groupe, prêt à enflammer les scènes avec ce nouvel album.

Pour ce disque, c'est Todd Rungren qui s'occupe de la production, lui qui collaborera également au succès de Meat Loaf ou des New York Dolls. Autre élément important, d'un power trio avec Mark Farner en tête, Grand Funk Railroad prend une option nouvelle et recrute un quatrième membre aux claviers. De ce fait, le son des américains commence à changer, et respire tant le hard que le funk. Suivant les morceaux, le style est parfois comparable à Free (pour la simplicité et la brutalité des accords) ou à Deep Purple pour les envolées de guitare et de claviers.

« We're An American Band », premier titre du disque est sans conteste LE single. D'une efficacité redoutable, un riff assez lourd, un refrain on ne peut plus simpliste, Grand Funk avait trouvé ce qui lui fallait ! Pour autant, il n'est pas très représentatif du reste de l'album. « Stop Lookin' Back » attaque au clavinet et sur une rythmique de batterie binaire et assourdissante. La mise en bouche est plus qu'appétissante, avant l'entame du plat de résistance, les 4 phénoménaux morceaux suivants. D'abord, une ballade en trompe l'oeil, une sorte de hard au ralenti rythmé par du Rhodes. Ca sonne du tonnerre ! Sans répit, Grand Funk entame la dantesque « Black Licorice », groovy à souhait, le clavinet et la guitare balancent le rythme. Mark Farner donne le maximum dans ses vocalises, le spectre de Ian Gillan n'est pas très loin. Au beau milieu, Craig Frost gratifie d'une envolée d'Hammond B3 à tomberÂ… ce titre est épique, tout simplement. Le temps de reprendre un peu son souffle, place à « Railroad ». Puissance émotionnelle, quand tu nous tiensÂ… Farner est encore une fois au sommet, le refrain en choeur fait trembler, la mélodie est envoûtante, la magie opère sans attendre.
Dans un autre style, sur une ligne de basse lourde, « Ain't Got Anybody » rappelle, quelque part, certaines compos de « Yes » dans les sonorités. L'album finit en rafale sur « Walk Like A Man » et « Loneliest Rider ».
Oui, en 1973, Grand Funk Railroad existait, et plus en forme que jamais !

Jean Jean