The Stooges - The Weirdness (2007)
Pistes:1. Trollin'
2. You Can't Have Friends
3. ATM
4. Idea of Fun
5. The Weirdness
6. Free and Freaky
7. Greedy Awful People
8. She Took My Money
9. The End of Christianity
10. Mexican Guy
11. Passing Guy
12. I'm Fried
Musiciens:
Iggy Pop (chant) - Ron Asheton (guitare) - Scott Asheton (batterie) - Mike Watt (basse) - Steve Mac Kay (saxophone)
Critique :
Un nouvel album des StoogesÂ…cool ! On va enfin pouvoir juger où en est enfin Iggy Pop. Bon, c'est vrai qu'entre temps (plus de 30 ans quand même, en prenant en compte le « vrai » dernier album des « vrais » Stooges, c'est à dire avec Ron Asheton à la guitare et son frère Scott derrière les fûtsÂ…) l'iguane nous a gratifié de nombreux projet solo, plus ou moins réussis (compris ?) de « The Idiot » en 1977 au récent « Skull Ring » en 2003 où Mr Pop forniquait gaiement avec la nouvelle génération (Green Day, PeachesÂ…) mais aussi, malheureusement la nouvelle dégénération (Sum 41) et retrouvait aussi pour l'occasion ses comparses du début, les fameux Stooges.
L'année 2003 et cet album précédemment cité sont donc les points de départ d'un des come-back les plus attendus, les plus improbables (il suffit de lire les interviews de Ron des années 90, 2000) et les plus évident de ces dernières années. Etrange paradoxe doncÂ…
Mais les Stooges ont bien fait les choses. A la manière d'un groupe des années 70 (ce qu'ils sont un peu finalement) qui gagne sa notoriété sur la route, les trois hommes (plus le génialissime Mike Watts à la basse ainsi que le vieillot Steve Mackay, toujours vissé à son saxo) ont recommencé leur aventure sur scène. Une sorte de roulette russe, sa passe ou sa casse. S'ils arrivent à se supporter sur scène alors tout ira bien. Et là, comme dans un compte de féeÂ…tout va bien.
Et nous voilà donc arrivé en 2007 avec un nouvel album des Stooges en mains.
Première impression : la jaquette noire, le titre du skeud gravé en lettres d'argents, minimaliste mais finalement on s'en fout un peu non ?
« Trollin' » ouvre l'album, et d'emblée, on retrouve toute la verve d'écriture d'Iggy, qui ne se gêne pas pour employer ses termes favoris (dick, fuckin' ectÂ…), punk un jour, punk toujours et tant pis pour la bienséance.
La musique est bonne, on retrouve facilement le son de guitare de Ron, teinté de fuzz et de wha mais, parcequ'il y a toujours un mais, on sent déjà qu'on risque d'être déçu.
Pas par le côté commercial de la chose, elle en est totalement dénuée, mais laissons lui une chance et écoutons d'abord les autres titres.
« You Can't Have Friend » qui exploite à merveille le ton naïf de la voix d'Iggy, « ATM », dont la musique reste en tête et dont on se dit que cela ferait un excellent single (peut être un des titres les plus abordables pour les radioÂ…), « My Idea Of Fun » que le groupe rodait déjà sur scène avec une certaine aisance et puis vient enfin le title track « The Weirdness » et on commence à s'affoler en écoutant les premières notes. Quoi ? Les Stooges ont écrit une ballade ?? Il doit forcément y avoir un moment ou la chanson va partir en délire free-jazz ! Et pourtantÂ…les seuls aspects délirants de ce titre sont les choeurs loufoques de Brendan Benson et le son de guitare de Ron sur ses phrasés solosÂ…
Voilà un petit peu toute la déception de cet album. On s'attend àÂ…mais nous ne sommes pas satisfaits de nos attentes, plus ou moins légitimes selon les points de vues.
L'album suit quand même allégrement son train et on arrive à trouver quelques satisfactions comme « Mexican Guy » (sûrement un des meilleur titres de l'album et le plus proche de l'âme Stooges) ou « Passing Cloud » avec, enfin, une utilisation intéressante (mais toute de même classique) du saxophoniste Mackay.
En fait le problème avec ce disque c'est que l'ont a plus l'impression d'écouter un album solo d'Iggy Pop qu'un album des StoogesÂ…mais pour répondre à la masse de sentiments similaire aux miens qui risque d'affluer, l'iguane a eu le mot juste dans une interview, il y a une dizaine d'années : « Ce n'est pas à moi de pondre les Fun House de maintenant, j'en serais de toute façon plus capable. J'ai autre chose à offrir : des chansons bien écrites chargées d'un vécu, des morceaux où textes et musiques sont bien articulés, des chansons bien peaufinées, comme on le dirait d'une belle pièce d'artisan. Des chansons qui véhiculent une émotion, qui permettent à l'auditeur de capter un bout de ma personnalité, de savoir où j'en suis aujourd'hui. »
Nous, on prend tout de même plaisir à écouter (tout comme les Stooges ont pris du plaisir à le faire) un bon album de punk, ce qu'est ce WeirdnessÂ…même siÂ…
Chronique par Looping Murdock du site Rats In The Cellar