The Strokes - Angles (2011)
Pistes :
1. Machu Picchu
2. Under Cover Of Darkness
3. Two Kinds Of Happiness
4. You'Re So Right
5. Taken For A Fool
6. Games
7. Call Me Back
8. Gratisfaction
9. Metabolism
10. Life Is Simple In The Moonlight
Musiciens :
Julian Casablancas (chant) - Nick Valensi (guitare) - Albert Hammond (guitare) - Nikolai Fraiture (basse) - Fab Moretti (batterie)
Critique :
Le quatrième album des Strokes sentait l'apocalypse à plein nez. Et, sans entrer dans des détails que nul ne connaît mieux que le groupe lui-même, les New-Yorkais ne se cachent pas de l'atmosphère toxique et pesante qui règne autour des Strokes depuis quelques années. Notamment, la scission semblait plus forte entre Casablancas et le reste du groupe. Entrés en studio pour en finir avec ces temps de latence insoutenables, les quatre membres des Strokes ont pondu les dix titres d'Angles sans leur leader... Pendant ce temps, Casablancas défendait sur scène son effort solo et s'est contenté par la suite de poser sa voix à distance.
Avec ses 10 titres et son format court, Angles remet les pendules à l'heure et gomme l'excès de gras contenu dans les 14 morceaux de First Impressions Of Earth. Il fallait donc revenir à l'essentiel et raboter le superflu. Le plus incroyable dans ce chaos annoncé et dénoncé par la presse et une partie des fans, c'est que les Strokes glissent sur le fil du rasoir mais évitent le précipice. Mieux encore, après cinq années d'absence et de doutes, le groupe livre un bon album, ambitieux et bien ficelé. Un album digne de ce qu'on est en droit d'attendre des New-Yorkais. Car derrière cette infâme pochette se cache en réalité un répertoire qui ne se complait pas à tomber dans la facilité. Les Strokes réussissent même quelques tours de forces mélodiques qui laissent la majorité de leurs contemporains dans la file d’attente (« Macchu Pichu », « Taken For A Fool », « Undercover Of Darkness »). Le groupe extrait de plus en plus dans la new wave et l’ère post punk les essences qui lient leur rock vintage à des atmosphères plus glaciales. Pour illustrer définitivement, les guitares se battent ici sans arrêt avec les claviers.
Mais le point d’orgue réside dans le chant de Casablancas qui, au contraire de paraître désinvolte et peu impliqué, ressort comme le détonateur essentiel. Ne délaissant jamais son côté mystique ni son allure nonchalante, il donne de l’éclat sur chacune de ses intonations. Et Angles prouve que la grande faucheuse n’a pas encore eu raison des New Yorkais.
Note Rocklegends : 3½ /5
Jean Jean