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Bikini Machine - Interview - 11.03.2015Image (2015)

Bikini Machine, groupe Rennais, a déjà fondé son culte sur une quinzaine d’années d’existence, des tournées colossales, des collaborations épiques avec Jon Spencer ou Didier Wampas. Bref, les Bretons ne sont pas nés de la dernière pluie et le très bon Bang On Time !, dernier album en date, en témoigne parfaitement. Fred, chanteur du groupe, évoque le passé, le présent et même le futur…

Rocklegends : Raconte-nous la genèse de Bang On Time, assez longue, près de 5 ans après The Full Album ?

Fred : On a commencé à travailler dessus après la tournée du Full Album mais après aussi notre ciné-concert en 2010. C’est l’été 2011 que l’on a réellement effectué une première session, au moment où on a appris qu’on allait jouer avec Didier Wampas qui avait un projet plus pop. Du coup, on est parti en studio à Londres puis après on faisait des sessions de 3-4 morceaux tous les trois mois… on en gardait souvent un seul. Au total, on a du bosser sur une trentaine de morceaux pour en garder 10.

Rocklegends : Pourquoi 10 uniquement ? Beaucoup d’albums de nos jours contiennent 10 morceaux uniquement. C’est un format presque exigé ou vous souhaitiez concentrer cet album, lui donner un côté plus compact ?

Fred : Oui c’est tout à fait ça, il y avait une volonté plus personnelle de faire l’opposé de ce qu’on avait fait avant avec le Full Album, il était long, il y avait des pistes cachées et un mini cd en plus. On avait gavé de morceaux, on trouvait trop long donc on a eu l’envie de faire plus succinct.

Rocklegends : On sait que vous être très attachés au cinéma et votre pochette fait réellement penser à de la bande dessinée. Le visuel est-il indissociable de votre musique ?
 
Fred : C’est moi qui ait dessiné la pochette, après on a un infographiste qui met tout en page. Moi je me suis plutôt inspiré de Saul Bass, un graphiste des années 50-60 qui faisait des affiches pour Otto Preminger ou même Hitchcock. Il concevait des affiches avec des choses très simples. C’est plutôt ça que la bande dessinée… toujours un lien avec le cinéma, c’est assumé ! On aime bien la notion de graphisme, même dans notre musique qui a un côté graphique.

Rocklegends : Du coup, ça se traduit dans vos concerts ?

Fred : Non pas réellement, le seul clin d’œil c’est que ces derniers temps sur scène on portait des vestes comme dans la série "Le Prisonnier"… Ça peut avoir un lien mais sinon, le fait d’avoir fait un ciné concert, on n’avait pas envie de tout mélanger.


Rocklegends : Vous avez tourné avec Didier Wampas, comme Santa Cruz (eux aussi Rennais) avec Miossec dans un autre style. Ca fait quoi en tant que groupe, de se mettre en retrait derrière un chanteur tiers ?

Fred : A la différence du chanteur de Santa Cruz, j’ai fait partie de l’histoire puisque j’étais à la batterie et donc c’était très drôle d’être derrière un chanteur et pas des moindre ! C’est quelqu’un de très remuant. Avec nous il avait décidé de ne plus faire de guitare comme avec les Wampas. Et puis, notre côté chœurs et harmonie, sachant que c’est un gros fan des Beach Boys comme nous, des guitares plus claires, de l’orgue, des ingrédients qu’il n’y a pas dans les Wampas, ça lui a fait vachement plaisir. Ça l’a aidé à chanter plus juste (rires) ! Ça a été du donnant-donnant, nous ça nous a aidés à être capables d’improviser plus sur scène de par ses allers-retours dans la foule. Des fois, il voulait changer les structures de morceau en plein concert ! Un vrai côté rock n’ roll sur le fil, comme on devrait toujours l’être… On a fait des festivals et on a croisé souvent les mêmes groupes qui avaient des shows bien rôdés, souvent les mêmes et nous on s’est rendu compte que grâce à Didier qui changeait l’ordre des morceaux et qui les faisait durer plus sur scène, ce n’était jamais pareil, jamais monotone. C’est quelqu’un d’extrêmement cultivé en musique mais il a toujours ce côté trublion, son côté un peu Bourvil-punk avec sa voix un peu fausse et sa gentillesse légendaire.

Rocklegends : Près de 15 ans d’existence, une palanquée de projets et de disques dont un dernier album globalement acclamé et encore peu de présence dans les médias. Quel est votre avis sur votre traitement dans les médias ?

Fred : On commence à avoir un statut un peu étrange c’est vrai ! Dans les médias, dans les milieux de la musique, il y en a qui apprécient beaucoup. Par exemple, fin 2014 on est passé sur France Inter parmi des noms très connus, on était un peu les représentants du rock indé. On a aussi fait une publicité avec le single (pour la Ford Fiesta. NDA), il arrive tout un tas de choses et en même on nous trouvera difficilement dans les très gros festivals cet été. Il leur faut de la nouveauté et on a ce statut un peu étrange de groupe assez ancien, un peu pointu mais en même temps pas si pointu que ça. Notre musique n’est pas si hermétique, elle est appréciée, je pense que c’est juste une époque assez impitoyable. En même temps, on ne va pas se plaindre, on vit de notre musique et Bikini Machine ça continue. Il y a beaucoup de concurrence, quand j’ai commencé dans les années 90, il y avait trois fois moins de concurrence…

Rocklegends : Parmi les groupes français qui jouent du rock anglophone, vous êtes de ceux qui ont le son le plus alambiqué. Ça vous ferme quelques portes en France ? Et qu’en est-il à l’étranger ?

Fred : On a eu des ouvertures à l’étranger, on y a joué pas mal mais en même temps, les années passent, les intermédiaires changent à l’étranger, ce n’est jamais acquis. On a eu de très bons retours en Allemagne qui est un pays qui aime le néo-sixties alors qu’en France ça reste un phénomène de grandes villes. En même temps, on a une musique assez groovy, un peu dansante et qui peut plaire à un public familial.

Rocklegends : Justement, vous êtes actuellement en tournée, des festivals prévus cet été ?

Fred : Oui mais des plus petits. Les grands festivals, on en a déjà fait. Ils reprogramment des groupes s’ils sont passés à un pallier un peu supérieur, ce qui n’est pas notre cas. On reste un bon succès d’estime, de bon rock indépendant, chantant majoritairement en anglais et qui est apprécié. On est bien présent dans le paysage musical français.

Rocklegends : Tu as raison, il y a quelques années, j’ai interviewé Skip The Use mais leur son a évolué et s’est beaucoup popularisé mais le vôtre reste plutôt pour érudit…

Fred : Oui c’est vrai, Skip The Use a du faire notre première partie il y a 7-8 ans. Ils venaient du punk mais avaient sciemment choisi un son plus rock FM et ils sont là où ils voulaient arriver. C’est aussi un choix de départ, notre projet artistique ce n’était pas à terme de faire du rock FM et de faire la tournée des Zénith… Mais on reste apprécié par pas mal de gens ! Pour moi, si on remplit un club, je suis content.

Rocklegends : Du coup, avec votre ancrage clairement vintage, vous écoutez quoi comme artistes contemporains ?

Fred : Des choses assez différentes en fait. J’aime beaucoup la scène garage-punk de Californie. C’est revigorant ! J’aime aussi des tentatives comme Forever Pavot…

Rocklegends : Et pour finir, quel est le rêve ultime pour Bikini Machine ?

Fred : Oh, nous confier une BO ! On le dit tout le temps, comme ça on se dit que ça finira bien par arriver à l’oreille d’un cinéaste (rires) !

Amis cinéastes, si vous nous lisez, la perche est tendue… Merci à Fred pour la sincérité de ses réponses et longue vie à Bikini Machine.

Propos recueillis par Jean

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