Neil Young - Zuma (1975)
Pistes :1. Don't Cry No Tears
2. Danger Bird
3. Pardon My Heart
4. Lookin' For A Love
5. Barstool Blues
6. Stupid Girl
7. Drive Back
8. Cortez The Killer
9. Through My Sails
Musiciens :
Neil Young (guitare, harmonica) - David Crosby (guitare) - Stephen Stills (basse) - Tim Drummond (basse, batterie) - Ralf Molina (batterie) - ...
Critique :
Torturé... autant dans ses textes, sa voix, son chant, son jeu... Neil Young est un artiste complètement torturé. Sur Zuma, l'artiste ne fait pas exception à sa règle, à une chose près... il a conçu ici, un putain d'album de rock n' roll!
En 1975, son talent n'est plus à prouver, des albums comme After The Gold Rush (1970) et Harvest (1972) ont fait exploser les charts, et la côte de popularité de leur géniteur. Mais le style du songwriter était plus folk, une musique dominée par la guitare acoustique, le piano, l'harmonica...
Zuma: Le décor...
Une nouvelle fois, le canadien s'est tourné vers des thèmes tourmentés, tristes et noirs. L'amour, la solitude, ... . Musicalement, l'humeur est à l'électrique sur ces 9 morceaux, peu d'acoustiques, et 7 titres assez courts et deux qui dépassent les 6 minutes, planants. Le chant est naturellement nonchalant, ça reste son style, qui dépend également de ses capacités vocales relativement limitées. Mais l'émotion transgresse les lois de la technique de chant, Neil Young, ici encore, chante avec le coeur blessé... quelle puissance.
Zuma: L'album...
Au fil des écoutes, on découvre toujours une nouvelle pièce de l'univers de Zuma, qui devient, peu à peu, un album de plus en plus inévitable. « Don't Cry No Tears », par son riff assez rock et sa rythmique bluesy est si simple et génial à la foisÂ… « Danger Bird » est véritablement la première chanson dépressive du disqueÂ… Neil Young s'y égosille sans s'épargner sur un ton gravissime. Ses quelques solos sentent le gras à plein nez, un pur morceau suicidaire.
« Pardon My Heart », la première acoustique est le titre le moins surprenant d'un album dont il y a tant à découvrirÂ… « Lookin' For A Love » renvoie Neil Young dans ses quelques influences country, et se rapproche plus de ses premiers albums. Et puis, le canadien jette un frisson de magie avec « Barstool Blues », où guitare stridente et voix criarde s'enlacent sur quelque rythmes amersÂ…
Mais globalement, « Cortez The Killer », avant dernier morceau, juste avant la clôture est sans hésiter le meilleur de tous. Plus de 7 minutes d'un bonheur intense, de quelques harmonies euphoriques, de quelques notes accablantes, de solos troubles mais d'une musicalité lumineuse, d'une authenticité rarissimeÂ… Un album venu d'ailleurs.
Jean Jean