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Arcade Fire, Kings Of Leon, Prophets Of Rage, Beth Ditto... - Rock Werchter - 29.06.2017Image (2017)

Crédit photo :

 

© Jokko

 

Date et lieu :

 

Rock Werchter, Werchter – 29 juin 2017

 

Live report :

 

De la bière, des frites et du rock & roll (il en faut peu pour être heureux, pom pom pom) ? Comment regretter les 900 bornes avalées pour assister au Werchter Rock Festival… 88000 personnes par jour selon la police (autant selon les syndicats !), une programmation qui achève toute tentative de comparaison (même le Glastonbury s’incline) et une organisation millimétrée comme un set de Radiohead (croyez-moi, c’est une métaphore flatteuse). 

 

Si tout s’était bien enchaîné, on serait arrivé, Jupiler à la main, pour Savages sur la grande scène puis le Mark Laneghan Band… Mais avec la meilleure volonté du monde, ce sont bien les Prophets Of Rage qui nous ont accueillis. Et comme ces types-là n’ont pas les bonnes manières d’une hôtesse d’accueil (dents blanches et tailleur mini-jupe, arff !), ils déboulent, sirènes de bagne en fond, le point tendu avant de balancer leur première bombe : l’éponyme « Prophets Of Rage » (reprise arrangée de Public Enemy). Bien entendu, la rage et la prophétie sont au centre de cette setlist immaculée qui croise majoritairement des titres de Rage Against The Machine (« Testify », « Sleep Now With The Fire », « Bullet In Your Head », « Bulls On Parade », « Bullet In Your Head »…) mais aussi du Cypress Hill (« How I Could Just Kill A Man »), Public Enemy (« Fight The Power ») et une première compo hargneuse et réussie (« Unfuck The World »). Les pogos du goûter sont déjà lancés, « Know Your Enemy » fait bondir l’immense foule qui entame un wall of death localisé pendant que Tom Morello besogne encore ses guitares comme un DJ sur ses platines (quel putain de style !). Pour apprécier cet instant, il faut juste oublier le spectre de Zack De La Rocha, l’immense leader de Rage Against The Machine. Car pour le reste, les mecs font tous un job d’enfer, une communion néo-communiste (avec une Apple Watch au poignet de B-Real, le communisme a fait sa révolution…), disons plutôt le néo-guévarisme où « Fuck Trump » (inscrit derrière la guitare de Morello) serait le nouveau slogan de campagne. Simple mais rudement efficace. Le set est donc bestial. Seul l’hommage à Chris Cornell sur l’instrumentale de « Like A Stone » donne répits et frissons. Plus loin, la chanson de clôture est simplement annoncée comme « l’une des chansons les plus dangereuse du monde » : « Killing In The Name » soulève la plaine de Werchter qui se déchaîne comme une libération en ces temps de tentative de contrôle et de danger omniprésent. Quelques secondes après l’intense folie de la conclusion frénétique de ce concert, tourne en boucle dans nos têtes « Fuck you I won’t do what you tell me ». Terreur ou pas, comptez pas sur moi pour abdiquer.

 

La première claque est la bonne, joue rouge et gorge sèche, c’est le moment de manger notre déjeuner. Il est 18h, hum. Une demi-heure plus tard, c’est Beth Ditto (ex-Gossip) qui prend possession de la scène couverte du Klub-C. Le parterre est plein comme un jour de JMJ avec le Pape François en guest. Et la grande prêtresse punk saisit le public à la gorge entre humour potache, échanges sympas, un coup d’rosé dans le gosier (slurp !) et blagues grivoises (coquine va !). La qualité moyenne de son premier album solo nous faisait appréhender un concert mainstream et insipide. No way ! Beth nous a choppé à la gorge, d’une voix monumentale et d’un charisme aux dimensions de son tour de taille, c’est dire… (on peut déconner merde, c’est elle qu’a commencé !). Bref, elle enfile les titres de Fake Sugar (« Fire », « Oh La La ») et quelques Gossip bien attendus par un public en effusion sur cette vaste cérémonie disco-rock. Le groupe derrière tient aussi la baraque à coup de basse bondissante et de riffs abrasifs, tout le monde est en transe et la paire de titres finaux lancés par « Heavy-Cross » parachève un set bien au-delà des espérances.

 

Sur la grande scène, Imagine Dragons termine son set. Bien, ça c’est fait ! Bien placé, on attend religieusement Arcade Fire, l’ex-supernova indé devenue tête d’affiche prisée. Le ciel est absolument mis à nu, d’un bleu parfait. La mélodie d’« Everything Now » retentit, le groupe apparaît en apparat, instruments blancs et argentés. Le piano entame le vrai début du nouveau single. Le public entre tout de suite dans cette cérémonie rétro-disco, mains en l’air, sautillant pour battre la mesure et se laisser frapper par les rayons éclairants d’un soleil de paix. Pas la peine d’exulter trop tôt, « Rebellion (Lies) » arrive juste après dans un état de grâce absolu… Win Butler harangue la foule, lui demande d’envoyer plus de vibrations et les canadiens chauffent le dancefloor avec une doublette « Here Come The Night Time » et l’excellent nouveau « Signs Of Life » avant d’emporter tous les suffrages sur « No Cars Go ». 10 ans après mon premier concert d’Arcade Fire (et quelques autres entre temps…), j’hallucine de voir que les musiciens virevoltent sourire aux lèvres et s’arrachent les instruments dans une emballement collectif. Lorsque Win Butler annonce l’hommage à Bowie, les frissons cavalent sur ma peau durant la splendide version de « The Suburbs ». Dans son plus simple appareil, Arcade Fire arbore un light show presque minimaliste mais un son dense et cristallin, un velours de soie pour les oreilles. Le son est bien au cœur du groupe. La suite est un génial inventaire de trésors éparpillés sur leurs quatre albums (« Neighboorhood #1 », « Reflektor », « Afterlife », …) avant l’immuable « Wake Up » en guise de cerise sur le gâteau (parfois joué en début de show sur la tournée). Arcade Fire a captivé la foule et libéré les esprits à l’occasion de l’un des plus grands concerts de ce Rock Werchter.

 

La tâche s’avère plutôt complexe. Kings Of Leon doit passer après ce moment de plénitude avec son rock plus conventionnel et une réputation plutôt statique. Bloody hell ! Pour autant, en pleine nuit avec un lightshow bien travaillé, les frangins Followill s’en tirent plutôt correctement grâce à la voix assez sensationnelle de Caleb et à une setlist bien équilibrée. Au milieu d’un set rythmé par une basse métronomique et des guitares plutôt amples, « Use Somebody » tire le public d’un mutisme courtois pour une partie de chœurs à gorge déployée. La suite égrène quelques titres plutôt bons (« Chapter 2, Find », « Crawl ») ou parfois limités, jusqu’au libérateur et attendu « Sex On Fire » et la conclusion « Chapter One, Waste A Moment ». Pas impérissable, mais au-delà des espérances tout de même…

 

Une journée riche, de la rage, de la folie, du respect et du lyrisme, Werchter fût immense aujourd’hui… en attendant demain.

 

Jean

 

Setlists :

 

Retrouvez la setlist de Prophets Of Rage 

Retrouvez la setlist d’Arcade Fire 

Retrouvez la setlist de Kings Of Leon 

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