Cold War Kids - Mine Is Yours (2011)
Pistes :
1. Mine Is Yours
2. Louder Than Ever
3. Royal Blue
4. Finally Begin
5. Out Of The Wilderness
6. Skip The Charades
7. Sensitive Kid
8. Bulldozer
9. Broken Open
10. Cold Toes On The Cold Floor
11. Flying Upside Down
Musiciens:
Nathan Willett (guitare, piano, chant) - Matt Aveiro (batterie) - Matt Maust (basse) – Jonnie Russel (guitare, piano)
Critique :
Que s'est-il passé avec les Cold War Kids ? L'écart entre Robbers & Cowards, leur excellent premier album, et Mine Is Yours, troisième livraison des Américains, est tel que la lobotomie est une piste plus que crédible. Désossé de fond en comble, le remarquable rock indé froid, pesant et habité de Robbers & Cowards est passé à la moulinette. En ressort une pop gorgée du soleil de Californie, chargée de concessions, taillée proprement pour les radios et le commerce. Le virage commençait à se faire sentir sur le deuxième opus mais là, à y regarder de plus près, Mine Is Yours est produit par Jacquire King, responsable des dernières livraisons de Norah Jones et des Kings Of Leon. CQFD.
Mais il n'est pas seul responsable, Cold War Kids a appris à aimer le travail en studio et ça se sent. Plus de place à l'approximation, tout est lissé, huilé et ficelé. Le son – mid tempo et guitares à écho - est digne des groupes de ces dernières années, flirtant donc avec les Kings Of Leon, Vampire Weekend et Coldplay. Et puis cette voix, celle de Nathan Willet, toujours juste et profonde mais diablement moins chargée d'émotion qu'auparavant, lorsqu'elle flirtait avec la fragilité d'un Jeff Buckley ou d'un Devendra Banhart. Sans être défaitiste et passer à côté de quelques morceaux réjouissants (« Royal Blue », « Sensitive Kid ») et surtout sans jouer les nostalgiques anonymes, Mine Is Yours ne maintient pas les premières érections du Cold War Kids de Robbers & Cowards. Mais nul ne doute que les Californiens s’auront s’attirer la sympathie d’une autre partie de fans… tant mieux pour eux. De toute façon, la messe était dite depuis longtemps et Nathan Willet a reconnu que le groupe souhaitait faire quelque chose de plus énorme. Quelque part, c’est raté.
Note Rocklegends : 2½ /5
Jean Jean