Damon Albarn - Everybody Robots (2014)
Pistes :
1. Everyday Robots
2. Hostiles
3. Lonely Press Play
4. Mr. Tembo
5. Parakeet
6. The Selfish Giant
7. You & Me
8. Hollow Ponds
9. Seven High
10. Photographs (You Are Taking Now)
11. History Of A Cheating Heart
12. Heavy Seas Of Love
Musiciens :
Damon Albarn (composition, chant) - Dan Carpenter (trompette) - Brian Eno (claviers) - Richard Russell (batterie, percussions, effets) - Simon Tong (guitare) - ...
Critique :
Damon Albarn s’assumerait-il enfin ? Derrière cette question volontairement bête et méchante, on s’interroge quand même. Durant des années, l’ex-leader de l’un des deux principaux acteurs de la résurgence de la britpop des nineties avait signé un paquet de succès sous divers masques et facettes… Gorillaz, c’est lui, The Good, The Bad & The Queen, c’est lui aussi, Rocket Juice & the Moon, c’est encore lui. Sans compter quelques opéras et autres collaborations fertiles... Mais s’afficher à nue et sans couverture, faire tomber le masque, ça reste périlleux. Peut-être est-ce la raison pour laquelle Albarn n’aime pas parler de disque solo mais de disque… personnel. Jouons sur les mots, si tu veux.
S’il sort par un temps de printemps, Everyday Robots use d’un ton d’automne, résolument crépusculaire. N’allez pas y chercher un coucher de soleil, ni même un lever mais quelques gouttes qui ruissellent sur les vitres, tout au plus… Pourtant, l’album n’a rien d’ennuyeux, bien au contraire, il est fascinant. Il est tout simplement beau et hypnotique, touchant d’une extrémité à l’autre. Mais surtout, cette pépite de douze pistes est émaillée de trouvailles et de touches sonores qui valorisent une nouvelle fois son génie d’orfèvre. Ne parlons pas de minimalisme tant la production est léchée et ingénieuse. Parlons plutôt d’une forme de dépouillement soutenue par des orchestrations admirables qui offrent concrètement quelques grands moments dont le refrain délicat de « You & Me », le piano ruisselant de « The Selfish Giant » ou le groove enthousiaste de « MrTembo »,
Albarn navigue au travers des continents, incorporant quelques touches électro, rythmes jazzy ou afro faisant au final d’Everyday Robots un parfait exemple de disque blues-pop retro futuriste. Et cette dichotomie sied à merveille à l’un des grands artistes et producteurs de ce siècle.
Note Rocklegends : 4 /5
Jean Jean