Guns N' Roses - Stade de France - 07.09.2017 (2017)
Crédit :
Date et lieu :
Stade de France, Paris – 07 juillet 2017
Live report :
15 ans après le concert de l’Hippodrome de Vincennes le 6 juin 1992 durant l’immense Use Your Illusion Tour (puis une belle pige à Bercy le 13 juillet 93), Guns N’ Roses foulait à nouveau les landes parisiennes avec Duff McKagan, Slash et Axl Rose réunis. What the fuck ?? Ce dernier l’avait pourtant juré, c’était impossible, pas dans cette vie… Not in this lifetime ! Le nom de la tournée, tout en autodérision, était trouvé.
L’improbable a donc eu lieu… Ces dernières années, Axl était venu plusieurs fois en France (2006, 2010, 2012 notamment) avec le line up 2.0 de Guns N’ Roses et Slash avec ses projets plus ou moins solos mais forcément, la saveur n’est pas la même. Contrat lucratif en poche, les Gunners ont fait honneur à leur culte devant un parterre de fans dense (mais pas complet ici, en France) en offrant un concert absolument épique et marathon de 3h20 ! Première remarque, les analogies avec le Use Your Illusion Tour sont assez saisissantes. Par exemple, toute l’iconographie des t-shirts et autres goodies date de ces années-là. La scène avec ses escaliers et ses passerelles de chaque côté de la batterie ressemble à s’y méprendre à celle de 92. Axl passe son temps à changer de fripes et Slash rejoue le « Godfather Theme » avant « Sweet Child Of Mine ». La grandeur et décadence du Guns N’ Roses est-elle bien de retour ?
A 20h05, les Guns envahissent le Stade sur la musique des Looney Toons. Bien sûr, la ligne de basse atomique de Duff « Rose » McKagan se lance dans une cavalcade frénétique pour amorcer « It’s So Easy » avant « Mr Brownstone ». Le son est, comme souvent dans les stades, assez disparate et « Chinese Democracy » n’y échappe pas. Très vite, on constate que cet énorme band de Los Angeles, élevé aux outrances et à la débauche sur le Sunset Strip, est de retour avec son immense leader charismatique et son légendaire guitar hero : « Welcome To The Jungle » dévore littéralement le Stade De France. Axl hurle à la mort et chante, rage au poignet et voix très justement éraillée, Slash arrose le public de son riff pachydermique sur sa Les Paul anthologique. Le set est définitivement lancé ! Près de 3h20 d’une setlist incroyable retracent la vie sinueuse des californiens. Dans cette fournaise, « Double Talkin’ Jive », « Better » (raté malheureusement) ou encore les habituelles « You Could Be Mine » et « Sweet Child Of Mine » alternent avec quelques morceaux plus rares ces dernières années dont les épiques « Civil War » et « Estranged » (tout juste magnifiques) ou « Coma » sans parler de la perle « Yesterdays ». Malgré une discographie réduite (cinq albums et un de reprises), Guns N’ Roses dispose d’une escadre de chansons colossales mais le groupe n’oublie jamais son lot de covers : « Live & Let Die », « Whole Lotta Rosie », « The Seeker », l’hommage poignant à Chris Cornell avec « Black Hole Sun » et le medley instrumental « Wish You Were Here / Layla » avant « November Rain ».
Juste avant l’euphorie de « Nightrain » qui annoncera la fin du premier acte, les Guns déversent 11 minutes de promenade lyrique et exaltée (« Knockin On Heaven’s Door ») par une nuit presque noire et des effets visuels saisissants. La communion est à son comble, le public brille de mille feux et Slash copule fidèlement avec sa double manche. La nuit amène donc une atmosphère spéciale… Le rappel est empreint de ballades cultes (« Patience », « Don’t Cry ») et d’hommages rock (« The Seeker » des Who, « Whole Lotta Rosie » d’AC/DC) avant le déluge final, l’escalade sonore et visuelle de « Paradise City ».
Oui, parfois Axl est moins en voix, parfois Slash en fait trop, souvent Duff est parfait… mais quelle énergie, quelle menace permanente, quelle setlist éblouissante et quelle énergie viscérale. Guns N’ Roses was here. Vivant, vibrant.
Jean
Setlist :
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