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Jamiroquai, M, Gush, Airbourne - Festival Des Vieilles CharruesImage (2010)

Crédit Photo :

Hervé Le Gall

Date et lieu :

Carhaix - Du 15 au 18 juillet

Commentaire :

Les Charrues plus éclectiques que jamais cette année. NTM et Diam's côtoient Dutronc et Souchon qui, eux-mêmes fricoteront avec Mika, Airbourne et Muse. De quoi exciter la ménagère, le minot et le chevelu. D'ailleurs, ça n'a pas raté. 4 jours de musique non stop et un nouveau record d'affluence, 198 000 entrées payantes et 242 000 péquins au total sur le site ! Pour ma part, cette année, c'était le dimanche sans hésitation. Une journée funky, haute en couleur, où Gush, M et Jamiroquai auront donné le groove.

Mais avec les Charrues, une surprise ne vient jamais seul. Par une rencontre fortuite, je suis invité en VIP, oui Madame, le vendredi. Au menu, découverte du festival dans son organisation et ses accotés, visite privée du site, apéro et concert bien sûr. Et il fallait que je me fasse prier en plus ? Direction, Carhaix ! Je ferai grâce de la partie historique, fonctionnement et visite qui mériteraient un bouquin et une légion d'honneur pour les irréductibles bretons à l'initiative de cette formidable machine humaine. 

Vendredi : vive la France !

Résumé d'un vendredi suivi par intermittence. Après l'orgie de précipitations de la veille, véritable tempête bretonne, la journée démarre avec I Arkle, vainqueur du tremplin Jeunes Charrues 2009. De la pop un peu funky, accompagnée de chœurs féminins, de loin ça sonne bien et c'est frais. Parfait avec les premiers rayons de soleil. Sophie Hunger prend la suite avec son folk gentil... pas trop suivi, mise à part une reprise sympa de « Le Vent l'Emportera » de Noir Désir que le public apprécie, forcément. En gros, je décide de passer aux choses sérieuses un peu plus tard. Le hip hop et moi, on est comme chien et chat les mauvais jours. C'est pas qu'on ne s'aime pas mais on ne se supporte pas plus d'une heure. Seulement, NTM, c'est sûrement à voir. Le public est amassé devant les barrières. La tension monte mais l'ambiance reste bon enfant. On sent que la « Starr » est attendue ! Les deux bad boys débarquent et envoient « Saint Denis Style ». Le public est remonté et Kool Shen et Joey Starr s'imposent et se bagarrent gentiment. Malgré ça, l'ambiance a du mal à se maintenir au summum. Le public est réactif à chaque début de gros titre mais le duo doit sans arrêt relancer les festivaliers pour les regonfler à bloc à coups de « poh poh poh poh » et autres railleries. Sûrement la faute à une rythmique et un fond musical un peu trop rébarbatifs et des paroles quasi incompréhensibles. Foi de festivalier habitué des Charrues, tout à fait objectivement (profitez, pour une fois que ça m'arrive) j'ai vu bien mieux comme folie dans le public. Remember Arcade Fire ou The Hives...

La venue de Diam's me renvoie directement au carré VIP... Trop peur que ça me reste sur l'estomac. Ce soir, j'ai envie d'un apéro qui tient chaud au corps. Le genre de truc qui te file la colique et qui laisse la bouche pâteuse. J'attrape la serveuse et lui demande poliment un Airbourne bien frappé. Elle me dit « pas de problème Monsieur, du côté de Xavier Grall ». Nom de dieu, ils ont tombés sur la tête les Gaulois ? Airbourne sur la petite scène ? C'est vrai que les Charrues ont organisé cette année une Insomniac Noz. Tout est déjà en place vingt minutes avant l'arrivée des Australiens. Le mur d'amplis Marshall ressemble à une façade d'immeuble. Gigantesque ! En attendant les furieux, Metallica passe déjà dans les enceintes à tout berzingue. Ce soir, il y a du tympan qui va saigner. Pour reboucler sur Airbourne, j'avais été cinglant avec leur dernier album (le premier aussi), les traitant en résumé d'imposteurs et de pâle copie d'AC/DC. Je maintiens et j’assume. Maintenant, on va juger sur pièce, en live, sur scène comme des bêtes. Le groupe arrive sur le thème de Terminator 2, musique un peu apocalyptique. Les Australiens sont comme on les attendait. Torse nu pour le chanteur, cheveux au vent, headbanging à tout va. Enfin de la gratte ! Et durant 1h15, Airbourne va envoyer jusqu'à frôler la mort. Riff sur riff, solo sur solo, et fracassage de bières en règle. Ca sonne fort, très fort, trop fort. Obligé de sortir ces bonnes vieilles gommes pour se les coller dans les feuilles de choux. Mais il faut reconnaître que Airbourne a la pêche et envoie sec. Devant la petite scène, le parterre est bondé et ça slamme dans tous les sens. Joel O'Kieffe et sa bande ne s'économisent pas. Le chanteur lance des « Vive la France » à tout va, fait l'apologie du rock n' roll, boit une bouteille de blanc cul-sec et lance des bières partout. Déchaîné, il grimpera en haut de la scène pour envoyer un furieux solo sur sa SG. Bref, le genre de type prêt à tout pour se faire remarquer. Mais ça marche et la mécanique prend en live. Tous leurs gros titres y passent « Too Much Too Young », « Runnin Wild », « Cheap Wine & Cheaper Women » ou « No Way But The Hard Way ». Airbourne assume parfaitement son côté cliché du rock. Rien de bien original donc et même un peu redondant mais une sacrée performance live qui laisse sur le cul. C'est l'essentiel !

Après ce coup de folie, il était temps de faire demi-tour... Heureusement, l'ami Lanig était de la partie pour prendre le relais et livrer son ressenti sur la fin de la journée (merci à toi !)

Mika, il faut bien reconnaître que c'était excellent. De la pop joyeuse et un son bien péchu (rendu du piano particulièrement bon) et il a quand même une sacré voix le garçon...et une fille à la batterie qui envoie sévère. Un public de feu, de la joie, de l'entrain, vraiment super sympa ! Les charrues comme on les aime !
Black Box Revelations a connu un démarrage un peu poussif à mon goût mais ils sont montés en puissance pour finir en apothéose. C'est impressionnant comment ils font du bruit (mais pas n'importe quel bruit) à deux : un volume et une ampleur sonores de supersonique ! La très bonne surprise de la soirée (m'a rappelé les excellents John Spencer Blues Explosion dans leur attitude très simplissime mais néanmoins originale du rock n' roll) . Pour finir, Vitalic, de la techno haut de gamme qui balance du lourd avec un environnement visuel très réussi. Pour les amateurs.

 
Dimanche : The return of the Space Cowboy

Donc retour le dimanche avec une grosse prog', équilibrée et groovy. Les Charrues sous le cagnard avec du bon son et des gros artistes. Et pour une année sous le signe du farwest, les organisateurs ont opté pour le space cowboy à coiffe d'indien.

Atterrissage sur Gush sur les coups de 16h. Un peu en retard, on prend le train en route. J'avais prévu le coup mais de là à me régaler autant à l'heure du goûter... ça valait son pesant de crêpes Nutella. Gush, je les ai vu au Run Ar Puns à Châteaulin devant une poignée de moules - en gros quelques centaines à peine - mais aujourd'hui, on est quelques dizaines de milliers ! Et là, Gush est différent. Forcément moins intimistes mais toujours proches du public, les quatre musiciens ont retravaillé leur approche pour les grands festivals. Pop, funk et rock n' roll, harmonies vocales et soli de guitares, Gush m'emporte. Premier frisson de la journée. Heureux et communicatif, Gush insuffle une énergie et un bonheur assez indescriptibles, sans même parler du niveau des mecs à couper le souffle. Objectivement (profitez, pour une seconde fois que ça m'arrive), ces Franciliens feront encore parler d'eux dans les prochains mois. Chapeaux bas les gars, moi j'ai pris mon panard sur la pelouse de « Vondelpark ».

Il doit faire au moins 25° à l'ombre et près de 30° sous le cagnard, le Breton supporte moyennement... Pony Pony Run Run envahit Kerouac pendant que nous on file manger des glaces sous les arbres. Pas très digne d'un festivalier, mais merde. Retour pour la Souch' sur Glenmor. Son Altesse Alain Souchon, tant courtisé par des organisateurs au bord de la dépression. Après des années, le bougre s'est laissé séduire (Laurent Voulzy ayant œuvré en sous marin...). Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'aura pas fait l'aller-retour pour rien. L'accueil est chaleureux et à la hauteur de ce qu'on lui a raconté. Souchon est une crème, comment ne pas l'aimer ? Naturellement, je ne passe pas du Souchon dans ma caisse tous les jours mais rien n'empêche d'apprécier quelques bons standards (mais vire moi tes vieux sons de synthés eighties nomdédieux !) avec un bon son assis dans l'herbe. Alain répète sans arrêt que nous sommes « vertigineux »... C'est vrai, dis-je modestement bien sûr. Et même si la setlist aurait pu encore apporter quelques classiques de plus, le public reprend « J'ai Dix Ans » à coups de « T'vas voir ta gueule à la récré » et bien sûr un gigantesque « Foule Sentimentale » avec 50 000 choristes. Étonnant qu'il ne veuille plus quitter la scène après ça ?

C'est l'heure d'accueillir le fashion guy new yorkais, Julian « The Strokes » Casablancas. Je vois les deux premiers morceaux d'assez loin. Deux des plus connus de son album solo comme pour séduire d'entrée. Mais nos préoccupations sont autres... Se placer pour voir M. Car tout le monde sait aux Vieilles Charrues que M est un des dieux sacrés de Kerampuilh. Ici, c'est son jardin, point barre ! Alors oui, j'ai déjà vu son nouveau spectacle et son nouveau groupe mais à Carhaix, c'est différent. 20h50 et pas une brindille de plus, M entre en scène. Les lumières s'allument, le soleil se couche et le premier riff de « Mister Mystère » donne le la. Bien sûr le parterre est déjà en ébullition. La Chédid Family, frangins-frangine, foule la scène Glenmor et c'est parti pour 1h30 de folie. Il le dit et le répète, s'il le pouvait, Mathieu jouerait ici toutes les heures... Déchaîné, il garantit qu'il donnera son maximum avec le public. Prince des Charrues et Roi des Ombres, M enchaîne surtout les morceaux de son dernier album (« Tanagra », « Hold Up », « Est-ce Que C'est ça », ...) privilégiant le spectacle et l'échange avec le public plutôt que de tomber dans le répertoire best of. On aime ou pas, c'est un choix et ça change. La mise en scène, signée par sa soeur est toujours aussi magistrale, jeux de lumière, effet visuels saisissants. Magnifique. Chorégraphies, danses, échanges, le public est au choeur du show... Et M assume son style guitar hero, dégainant sa nouvelle guitare pour balancer des soli assassins. Quant la foule monte sur scène danser sur « Amssétou », M se met sur le devant de la scène pour permettre à un môme de jouer sur sa guitare. Un moment magique et inoubliable, autant que le sitting improvisé des 55 000 pèlerins et la chaîne humaine réussie par Maître M en fin de set après « Machistador ». Ce soir, les frissons passaient par la communion d’un groupe avec son public.

La journée marathon n'est pas encore terminée ! Les organisateurs ont réussi a attiré de justesse Jamiroquai dans leurs filets. Du coup, Jay Kay aura la charge de clore la 19ème édition. Mais avant, sitting sur la pelouse en attendant l'iroquois. De l'autre côté, Etienne De Crecy fait son show. Rébarbatif ! (En plus je ne suis pas très électro, donc notez que sur ce coup je ne suis pas objectif, merci). Mais rébarbatif quand même ! 23h40, le Space Cowboy envahit la scène avec son groupe. La foule a encore de l'énergie et Jamiroquai entame par un « Bonsoir France » avant de lancer « Revolution » aussi rock que funk ! Le son est au millimètre et la troupe est en place : choristes, guitaristes, cuivres, claviers... Rien à redire, musicalement c'est aussi énorme que prévu. Coiffe d'indien cosmique sur la tête, Jay Kay est en forme. Le temps d'une pause photo avec le public bras en l'air (peut-être pour le prochain album) et Jamiroquai s'enflamme à nouveau. Les hits s’enchaînent et la folie gagne sur les premières notes de piano de la mythique « Virtual Insanity » autant que sur les hits « Alright » ou « When You Ganna Learn ». Bien sûr ça groove, ça joue, et Jay Kay nous gratifie de ses habituels petits pas de danse. Visuellement, c’est également assez remarquable, tant au niveau des lumières que des images qui passent continuellement en fond. Jamiroquai a décidément la classe même si son set aura manqué d'un petit supplément d'âme pour faire chavirer le cœur des Vieilles Charrues. Un peu trop aseptisé peut-être ?

Il est tard et malheureusement temps de quitter le site sur « The Return Of The Space Cowboy » au trois quarts du show, travail oblige. Une nouvelle fois, les Charrues ont fait rêver et les festivaliers ont gardé la banane contre vents et marées… et canicule ! De quoi faire languir avant le 20ème anniversaire l’an prochain…

Jean Jean

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