ZZ Top, Volbeat, Mass Hysteria, Newsted ... - Hellfest 2013 (2013)
Crédit photo :
© Franck Dubray
ZZ Top, tête d'affiche au Hellfest 2013
Date et lieu :
Clisson – 21 au 23 juin 2013
Live report :
Qu’est-ce que le Hellfest ? Né sur les cendres du Furyfest en 2006, le Hellfest est un festival qui a commencé, avec seulement trois scènes, par proposer une affiche essentiellement destinée aux seuls metalleux. En effet, les premières éditions ne s’adressaient essentiellement qu’aux « puristes ». du métal. Les années passant, ce festival a affirmé sa volonté de présenter une plus grande variété de genres de hard-rock, s’adressant de plus en plus à un public varié. Ce qui explique la raison pour laquelle des groupes comme ZZ-Top, Kiss ou Def Leppard ont su trouver leur place sur une affiche proposant des formations extrêmes comme Morbid Angel, Immortal ou Napalm Death.
Cette édition 2013 avait pour challenge de confirmer l’essai de la précédente, qui avait dû s’implanter sur un nouveau site afin d’accueillir un public toujours plus nombreux. Les améliorations sont sensibles, surtout au niveau de l’accueil des festivaliers. Les aménagements effectués au niveau du nombre de bars, de l’implantation d’une zone dédiée à la restauration et à la multiplication des zones de sanitaires ont bien réduit l’attente des visiteurs. Il n’aura jamais été aussi simple d’aller chercher une petite (ou une grande !) bière. Le festival est devenu ainsi vraiment plus agréable à vivre, la seule contrainte restant le choix à effectuer quant aux groupes à voir. Le Hellfest, c’est également un Marketplace ou effectuer des achats pour toute la famille : du CD au t-shirt, en passant par la tétine, métal bien sûr ! C’est aussi un salon pour les amateurs de tatouage et de piercing. Sans parler de la zone VIP réservée aux plus chanceux, donc sur laquelle il conviendra de garder une part de mystère !!?
La variété était, cette année, plus que jamais au rendez-vous. Il y en aura vraiment eu pour tous les gouts. Du hard-rock (ZZ-Top, Def Leppard, Europe…), du heavy metal (Accept, Symphony X, Helloween…), du « modern metal » (Bullet For My Valentine, Stone Sour, Parkway Drive…), du neo metal (Korn, Coal Chambers, Papa Roach…), du death metal (Morbid Angel, Napalm Death, Hypocrisy…), du black metal (Immortal, Marduk, Dark Funeral..), du hardcore (Agnostic Front, Sick Of It All, Terror…), du punk (NOFX, Bad Religion, Anti Flag…), du stoner (Karma To Burn, Witchcraft, My Sleeping Karma…), du sludge, du doom, des groups indéfinissables… Bref, il y avait du choix. Quel festivalier ne s’est pas arraché les cheveux pour définir sa programmation idéale, face aux nombreux groupes de qualité forcément alignés sur les mêmes horaires. Et c’est sans compter la scène du Metal Corner, à l’entrée du camping, qui proposait des groupes à découvrir, avec une qualité de programmation toujours plus en pointe pour ces jeunes formations qui méritaient vraiment leur part de public.
Le festival proposait donc cette année encore six scènes dans son enceinte. Les Mainstage 1 et 2 proposent alternativement les grosses têtes d’affiche, ou les groupes qui attirent le plus les foules. Idéal donc. N’imaginez pas y trouver une zone réservée aux adolescents pré pubères ou aux cartes vermeilles : il s’agit de l’endroit où l’on trouve le plus de « circle pit » et autres « walls of death » lorsque la musique s’y prête. Ceux qui ne connaissent pas ces exercices, plus impressionnants de l’extérieur que de l’intérieur, trouveront sur Youtube des nombreuses vidéos relatives à ces activités typiques du festivalier. Une petite parenthèse sur le comportement du métalleux moyen : imaginez un boyscout qui boit de la bière et qui aime chahuter. Si les chutes dans les pit sont monnaies courantes, elles ne sont jamais dangereuses : personne ne reste au sol bien longtemps tant les mains tendues sont nombreuses pour aider à se relever. Ensuite, il y a la tente double, contenant les scènes The Altar et The Temple, qui jouent également de manière alternée les groupes typés Death et Black. Rajoutons à cela les scènes The Valley et The Warzone, qui proposent les groupes de stoner, sludge, hardcore…
Quelques impressions sur les concerts auxquels votre serviteur a assisté…
- Monstrosity (death US), rien à redire, bon son, bonne prestation ;
- Coal Chamber (neo metal US), même si Dez Fafara s’est pris LE vent du fest’, ne parvenant jamais à créer le circle pit tant demandé, le groupe a aligné ses succès efficacement ;
- The Old Dead Tree (death progressif français), concert particulièrement apprécié, autant par le public que par le groupe reformé pour l’occasion;
- Down (stoner US), grosse performance, grosse communication avec le public, un Phil Anselmo qui se donne à fond pour le public, un grand moment de metal ;
- Rotting Christ (black grec), un groupe qui a su se donner à fond, l’accueil plus que positif du public était bien mérité ;
- Accept (heavy allemand), un des concerts à ne pas rater sur la mainstage, une leçon de heavy metal made in Germany, tous les classiques du groupe étaient de sortie, Phil Anselmo est même venu pousser la chansonnette sur « Fast As A Shark », l’intensité était au rendez-vous ;
- My Dying Bride (doom/death britannique), une performance à souligner également, le groupe n’hésitant pas à aller chercher les titres de ses albums les plus anciens. Les connaisseurs ont apprécié ;
- ZZ Top (rock sudiste US), alors là... Un moment de perfection, un groupe qui déroule ses classiques avec une facilité déconcertante, un son de tueur, un show à l’américaine, incontournable ;
- Bullet For My Valentine (metalcore US), même si le show n’était pas mauvais en soi, le côté « gominé » du groupe ne collait pas trop avec le festival… Bon, il y avait des amateurs, quelques bons titres (les plus anciens), mais au bout d’un quart d’heure on a fait le tour de la question, on sait que le reste sera identique ;
- Immortal (black norvégien), une bonne prestation entachée par un son vraiment décevant, et pourtant je m’étais calé à proximité de la table de mixage, l’endroit ou normalement le son est le mieux « ajusté » ;
- Svart Crown (death français), prestation carrée, un bien meilleur son que les norvégiens de la veille, voilà un groupe qui aurait mérité que les festivaliers se lèvent plus tôt !
- Treponem Pal (metal industriel français), quel plaisir de voir ce groupe sur scène, qui donne tout à son public. Cerise sur le gâteau : deux danseuses qui venaient régulièrement se trémousser sur scène, miam ;
- Danko Jones (hard rock canadien), toujours agréable de retrouver ce groupe énergique, même s’il faudrait que le chanteur cause un peu moins… ;
- Mass Hysteria (metal français), ou comment retourner le festival en trois minutes. Un bordel sans nom, un wall of death gigantesque, jusqu’au groupe qui descend jouer au milieu d’un circle pit… LE concert à ne pas rater, un de mes plus gros souvenirs de cette édition ;
- Newsted (metal US), pas évident de passer après le tsunami Mass Hyseria, et pourtant mission accomplie. Sans avoir encore sorti d’album, Newsted capte son public, réussit à le faire bouger, jusqu’au titre final, la petite reprise de Metallica que beaucoup attendaient sans oser la demander ;
- Gojira (death metal progressif français), décidément ce dimanche aura été fort en émotion. Une fois de plus la foule est conquise, répondant positivement aux sollicitations du groupe. Le pit se transformera une fois de plus en divers circle pit et autres wall of death, que du bonheur !
- Stone Sour (metal US), alors que dire… Même si le groupe jouait bien, ça avait un petit gout de trop peu au niveau de la scène, qui paraissait du coup trop grande. Etonnant pour une formation américaine. Les gros titres ayant été joués dès le début du concert, ça laissait l’occasion d’aller découvrir autre chose, ou boire une petite bière…
- Lordi (heavy metal finlandais), également un très bon souvenir de cette édition. Gros spectacle, le show était au rendez-vous, teinté d’humour. Le groupe ayant eu la bonne idée de jouer ses classiques, le succès était au rendez-vous !
- Volbeat (trash’n’roll danois), le groupe évoluant depuis ses deux derniers albums vers une musique de moins en moins metal, l’inquiétude était palpable lors des divers échanges que j’ai pu avoir avec les autres festivaliers. Et pourtant Volbeat a vraiment atomisé le Hellfest comme il se doit. Gros son, prestation carrée, le groupe a démontré qu’en concert sa hargne est bien vivante ;
- Ghost (heavy/doom suedois), les soucis de programmation font parfois bien les choses. Le groupe s’est vu en effet décalé en fermeture de festival sur l’une des mainstages. Que dire sinon que ce concert, de nuit, s’en est trouvé grandiose. Les quelques problèmes techniques n’ont en rien entaché la performance du groupe, enchainant ses titres comme autant de classiques. La messe est dite !
Alors au final, qu’est-ce que le Hellfest ? Un festival dans lequel on peut venir en groupe, en couple, avec les enfants, et même seul. Car le métal est une grande famille, qui vous accompagne à l’intérieur et hors du pit. On y trouve toujours de nouvelles rencontres, que ce soit en partageant un pied monstrueux devant une scène, une bière au comptoir, ou même un repas aux grandes tables collectives dressées dans la zone de restauration. Alors, lorsque le festival se termine, il ne reste plus qu’à rentrer chez soit, les yeux fatigués, les oreilles engourdies, et la tête emplie d’un doux spleen qui nous chuchote : « vivement l’année prochaine ! ».
Axel