Pascal Pacaly - Interview - 30.03.2016 (2016)
© Jym Factory (Les Wampas dans La France Est Rock)
Pascal Pacaly, vous connaissez ? Quand même ! Poète et écrivain rock depuis plus de 10 ans, il navigue au gré des rencontres à travers la France, sur les scènes, dans les salles et dans les clubs. Il écrit, oui. Il raconte aussi. Il valorise surtout. Et il revient avec un nouveau livre intitulé sobrement La France Est Rock. Provocation ou réalité ? On en débat avec lui…
Rocklegends : Euh, déjà Pascal… comment y va ?
Pascal : Y va. On fait aller dans un monde pas toujours glorieux. Mais on était au courant depuis un bon bout de temps, non ?
Rocklegends : Un peu oui ! Quand on regarde ta liste d’ouvrages (une dizaine en dix ans !), tu écris à quatre mains, tu fumes de l’Opium pour l’inspiration ou c’est juste que tu bosses comme un sourd ?
Pascal : Mes mains me servent à beaucoup de choses, dont écrire, oui ...Après, je ne sais pas, j'ai toujours écrit et je pense que j'écrirai toujours. C'est bien sûr histoire de laisser une trace de mon passage mais c'est aussi quelque chose qui a besoin de sortir. D'une part cela sert d'exutoire à des émotions parfois, souvent, à vif, d'autre part, c'est un besoin, une envie d'expliquer ce monde à travers des histoires. C'est également une relecture puisque l'écrivain invente son propre monde, un monde meilleur. Pour info je dois avoir plus de 300 poèmes non publiés, plus trois romans, plus deux manuscrits sur le rock et bien d'autres choses qui traînent...Epicurien, je dévore tout : la société, les gens, les infos, la culture, des arts, des films, des livres... tout ça nourrit mon imagination qui est donc plus que fertile...
Rocklegends : Tu as déjà écrit plusieurs livres sur les groupes de rock en France – on se souvient notamment de Rock Stories 1 et 2 – qu’as-tu voulu raconter dans La France Est Rock ?
Pascal : La suite. J'ai cru comprendre que la démarche plaisait. Et puis il y a une presque 8 ans de passés depuis les livres que tu cites, il était donc de refaire une remise à jour. Il y a les groupes qui sont toujours là, d'autres qui ne sont plus, des émergents... on y retrouvera ainsi des combos comme les Ogres de Barback, Zebda, Shaka Ponk, les Wampas, et bien d'autres... Par contre, il y a, cette fois, également des gonzos reports. Gonzo, le terme vient de l'écrivain Hunter S. Thompson : ce sont des reportages racontés à la première personne du singulier, un peu comme un direct à la télé, en immersion totale dans l'événement. Ces festivals sont également des poumons du rock français... je raconte donc comment je les ai vécus de l'intérieur. Il y a également des petites chroniques sur des groupes disons un peu moins connus mais tout aussi intéressant musicalement, ce qui permet une exposition sympa. Enfin, il y a une nouvelle à moitié fictionnelle sur des ados voulant monter un groupe de rock pour se dépuceler car c'est bien connu, les filles aiment les rockeurs, enfin, je crois...
Rocklegends : Dans La France Est Rock, on remarque l’éclectisme voire l’hétérogénéité du line-up passant de Thiéfaine à Eiffel, des Wampas à Babylon Circus et même aux Fatals Picard. Comment as-tu choisi le listing pour ce livre ?
Pascal : Alors, il y a des nouvelles qui sont issues du précédent livre, Rock Attitude, car celui-ci n'étant plus en vente, ces mêmes nouvelles m'appartenaient et j'ai donc pu les remettre pour « La France Est Rock ». Pour tous les autres groupes, c'est toujours un peu pareil à chaque fois : il y a mes goûts perso, le bouche à oreille, la notoriété... tout ça fait que tu dégages une liste qui s'impose donc d'elle-même !
Rocklegends : Et au final, d’où te vient cette passion pour ce rock hexagonal ?
Pascal : Oh, comme je te disais plus haut, j’écoute, je me nourris de tout... cette passion c'est plutôt un rejet d' une société formatée... il y a des groupes français que j'écoute et je me dis " mais putain comment c'est possible qu'ils ne soient pas plus connus ?" réponse : "ah oui on est en France, pays des ex-yéyés qui ont fait des enfants variétés"... voilà, j'aime les solis de guitare, le sombre, le maquillage et puis certains textes, c 'est de la poésie... Notre langue permet de faire passer des messages avec rythme...éloquence... c'est beau...
Rocklegends : Sujet qui fâche : on a souvent tendance à dénigrer voire annihiler la notion même de « Rock Français »… car c’est souvent assez contradictoire avec la culture musicale française. Penses-tu réellement qu’il y a quelque part une culture rock qualitative en France et que l’on n’a pas à rougir de nos amis et voisins belges par exemple ?
Pascal : Mais oui, encore heureux. Chaque pays a sa propre langue et c'est à nous de trouver la bonne formule pour que ça colle. Un groupe comme Noir Désir y est parfaitement parvenu : « L'Homme Pressé », tu ne trouves pas que ça bouge, que ça a un message, de la gueule ? Bien sûr tout ce qui est variété est plus médiatisé car, comme je le disais avant on est issu des yéyés. Mais y'a un paquet de bons groupes français, c'est clair et net. Et si le grand public n'a pas une culture rock, tant pis pour lui, qu'il se laisse abrutir par les mass médias. C’est aux gens d'être curieux, d'aller fouiner ici et là sur le net, d'aller voir les groupes dans les bars... On n'est pas obligé de dire « Amen » à tout, on a aussi le droit de réfléchir par nous-mêmes...
Rocklegends : Pas faux ! Pour finir, ton prochain projet ?
Pascal : Déjà il faut parler de « Play Boy » qui est un recueil de poésies sombres, illustrées par divers artistes peintres, graphistes ou photographes de France, des USA, du Japon, du Mexique... ces textes sont des rencontres, c’est la nuit stéphanoise (je vis à Saint-Etienne)... ce sont des sentiments écorchés vifs, des pores, des peaux qui bouent, la déraison... c'est l'interdit dévoilé, l'envie, le souffle de la passion.... Il y a une expo des illustrations du recueil qui accompagne la sortie. On a exposé à Saint-Etienne, Lyon, Paris, et ce mois d'Avril sera à Limoges et après Marseille. Sinon dans ma corbeille j'ai deux manuscrits : le rock à Paris, et le métal en France. Et là je bosse sur le rock à Saint-Etienne. Oui, je ne m'ennuie pas. Tant mieux...
Rocklegends : Pascal, longue vie à ta passion dévorante et à ton enthousiasme. Merci d’écrire pour le rock et à bientôt.
Propos recueillis par Jean.
Quelques infos complémentaires
- Le teaser La France Est Rock
- La page Facebook
- Le teaser Play Boy
- Infos diverses Play Boy