Supergrass - Diamond Hoo Ha (2008)
Pistes :01. Diamond Hoo Ha Man
02. Bad Blood
03. Rebel in you
04. When I needed you
05. 345
06. The return of...
07. Rough knuckles
08. Ghost of a friend
09. Whiskey and green tea
10. Outside
11. Butterfly
Musiciens :
Gaz Coombes (guitare, chant) - Mickey Quinn (basse) - Danny Goffey (batterie) - Rob Coombes (claviers)
Critique :
Supergrass, même de son vivant, n'est sûrement pas à sa bonne place au Panthéon du Rock. Même le succès de son excellent premier EP, I Should Coco, n'a pas garanti aux Oxfordiens une place de choix dans le rang des légendes anglaises. La faute à « pas de bol » ?
Ils émergent au milieu des années 90 lorsque Blur, Oasis et Radiohead raflent la mise et tentent une nouvelle percée au début des années 2000 quand les Arctic Monkeys et consort prennent le pouvoir. D'ailleurs, c'est en première partie des Singes de l'Arctique et de Coldplay que Supergrass est remonté sur scène à l'été 2007. Le monde à l'enversÂ… il n'y a décidément pas de justice au pays de la Reine.
Et pourtant nul aficionado ne doute que Supergrass est l'un des groupes brit pop les plus talentueux depuis 15 ans. Et c'est d'autant plus vrai qu'ils accouchent, soyons clair, d'un fabuleux 6ème album. Après la sortie d'un Road To Rouen assez marginal dans leur carrière (une sorte d'hommage, avec des textes sombres, suite au décès de la mère des frères Coombes), Supergrass reprend le chemin de la grande classe. Jamais placés là où on les attend, les Oxfordiens sont de redoutables musiciens, éclectiques, ingénieux et souvent parfaits sur scène. Diamond Hoo Ha ne fait pas exception à la règle, tant dans sa diversité que dans son potentiel scénique.
Punk grinçant plaquant au sol les White Stripes sur le premier titre éponyme, avec son refrain monstrueux, Supergrass alterne le mode expéditif (« Bad Blood »), la power pop (« 345 »), le sophistiqué groovy (« Rough Knuckles »), la pop d'école et les accents dylanesques (magnifique « Ghost Of A Friend », ses choeurs d'or et son piano électrique démentiel). Bel hommage à Bowie, dont le parfum glam devait encore enivrer le studio berlinois Hansa (où Bowie a enregistré quelques uns de ses albums, bien avant Supergrass) sur « Rebel In You », « When I Needed You » ou « Butterfly ». Diamond Hoo Ha ne détient peut-être pas LE single à brouiller les ondes, mais il possède beaucoup plus : 11 titres inépuisables qui se découvrent à chaque nouvelle écoute. Les petits Princes de la brit pop n'ont qu'à bien se tenir, Supergrass est en passe d'exploser la barraque.
Jean Jean