The Cure - Pornography (1982)

Pistes :

1. One Hundred Years
2. A Short Term Effect
3. The Hanging Garden
4. Siamese Twins
5. The Figurehead
6. A Strange Day
7. Cold
8. Pornography




Musiciens :

Robert Smith (guitare, claviers, chant) - Simon Gallup (basse, claviers) - Laurence Tolhurst (batterie, claviers)

Critique :

Pornography doit être, sans grand doute possible, l'album le plus noir des Cure, ponctuant ainsi l'enchaînement de Seventeen Seconds et Faith. A partir de là, le groupe devient véritablement l'une des références des futurs groupes gothiques. Pornography est une vaste descente aux enfers dont les moindres recoins poussiéreux sont extirpés de l'esprit sombre de Robert Smith. Le leader des Cure est, à cette époque, shooté des pieds à la tête, et imbibé d'alcool. Ses tortures mentales, les problèmes conflictuels au sein du groupe, et un mal-être malsain général poussent d'autant plus Robert Smith dans un univers parallèle.

L'entrée en studio était peut-être le seul espoir salvateur, à l'époque, après l'indigestion post tournée de l'album Faith. En 1982, les Cure accouchent de Pornography. La pochette représente des silhouettes floues perdues dans la pénombre, s'éloignant peu à peu vers des points de non retour. La musique est à l'image de cette pochetteÂ… Une basse lourde, des guitares lancinantes, une rythmique de batterie qui fait penser à des bruits de tonneaux au fond d'un hangar, et une traînée de claviers en fond pour parfaire cette ambiance apocalyptique. Par sa voix pleureuse, Robert Smith hurle une souffrance indéniable, et tout à fait palpable. Mais derrière cette vieille production sonore, Pornography reste un monument exceptionnel de mélodie gothique, d'une froideur mais d'une musicalité époustouflante. Les notes de « A Strange Day » ou « Cold » résonnent dans tout le cerveau, l'agression outrageuse des notes de « One Hundred Years » font aussi frémir. Quasi incompris de tous (ce qui n'est pas surprenant) à sa sortie, Pornography est devenu un modèle du genre, un chef d'oeuvre de la cold wave. Robert Smith était, alors, un compositeur plus accompli que ce qu'il pensait.

Jean Jean